Lessoirs des 8 et 9 juillet, le Ballet du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, renommé pour être l'une des meilleures compagnies de danse au monde, reviendra au Festival Castell de Peralada, dont il inaugurera la 36 e édition avec un double programme.. Le Festival Castell de Peralada parie cette année encore sur la danse pour le lever de rideau de sa nouvelle édition.
Lethéâtre russe du Bolchoï a annulé la très attendue première représentation d'un ballet consacré à la légende de la danse Rudolf Noureev. Mis en scène par Kirill Serebrennikov, réputé pour ses spectacles controversés, le ballet dresserait le portrait crû de l'homosexualité du danseur étoile, un parti-pris potentiellement dérangeant en Russie où l'homosexualité reste un
C1LQb. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc demande à Tugan Sokhiev, le directeur russe de l'Orchestre national du Capitole, de s'adresser aux Toulousains sur la situation en Ukraine. Par Anthony Assemat Publié le 2 Mar 22 à 1441 Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc demande au directeur russe de l’Orchestre national du Capitole, Tugan Sokhiev, de s’exprimer auprès des Toulousains et de clarifier sa position sur la guerre en Ukraine. ©Orchestre national du CapitoleLa guerre en Ukraine entraîne, ces derniers jours, un fort élan de solidarité à Toulouse. Dimanche 27 février 2022, un grand rassemblement d’environ 2000 personnes s’est tenu place du Capitole et les initiatives des collectivités comme des particuliers et des associations se multiplient pour venir en aide aux réfugiés. Ou, plus symboliquement, soutenir ce pays envahi par les chars russes avec par exemple des drapeaux ukrainiens affichés sur la façade du Capitole ou l’illumination du bâtiment le plus emblématique de la Ville rose aux couleurs jaune et Sokhiev avait été prolongé en 2021Mais qu’en pensent les Russes de Toulouse ? Dans la Ville rose, le compatriote du pays dirigé par Vladimir Poutine le plus connu s’appelle Tugan Sokhiev. Ce dernier dirige depuis 2008 le très réputé Orchestre national du Capitole ONCT, qui fait rayonner Toulouse dans le monde entier par la qualité des concerts et des musiciens qui le composent. Il devait quitter la direction de la phalange toulousaine en 2021 mais Toulouse Métropole avait alors prolongé son contrat d’un an. Il doit cesser ses fonctions à la fin de la saison, en juin 2022. Signature du renouvellement du contrat de Tugan Sokhiev à la tête de l’Orchestre national du Capitole avec le maire Jean-Luc Moudenc, en mai 2015. ©Twitter/Jean-Luc MoudencMercredi 2 mars 2022, le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, a fait parvenir un courrier au chef d’orchestre russe pour lui demander de s’exprimer auprès des Toulousains sur la situation actuelle. Il sait que nous sommes régulièrement questionnés, notamment en tant que ville jumelle de Kiev, par la presse, les spectateurs, les musiciens sur sa vision de l’actualité ». Un grand chef russe déprogrammé à la Scala de MilanUne prise de position très attendue car une extrême tension règne dans l’univers des ballets et de l’élite de la musique classique. Lundi 28 février 2022, la célèbre Scala de Milan a pris une décision forte en retirant le chef d’orchestre russe Valery Gergiev de son programme. Un choix loin d’être anodin le directeur général du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg est en effet considéré comme un proche de Vladimir Poutine au Kremlin. Gergiev avait été exhorté par la mairie de Milan et la direction de la Scala à condamner l’invasion russe en Ukraine, mais le maestro russe n’avait pas donné suite…Un Français démissionne à MoscouAutre coup de tonnerre la démission du Français Laurent Hilaire, directeur de la troupe de ballet du Théâtre Stanislavski à Moscou et ex-étoile de l’Opéra de Paris. Un choix assumé au vu de la situation géopolitique ». Laurent Hilaire était le deuxième Français à diriger une troupe de ballet en Russie, près de 150 ans après Marius position de Tugan Sokhiev est d’autant plus inconfortable que ce dernier porte aussi en parallèle la casquette de directeur musical du Théâtre de Bolchoï de Moscou, un éminent symbole de la culture russe. Mais le Bolchoï, au même titre que le Théâtre Mariinsky, est surtout un théâtre d’Etat, financé par le président concerts maintenus pour le momentDu côté des concerts, c’est pour le moment le statu quo. Le chef d’orchestre russe souhaite toujours diriger les concerts des vendredis 18 et 25 mars 2022 à la Halle aux Grains. Vidéos en ce moment sur Actu"Il nous a fait savoir son intention, à ce stade, d’être présent pour les concerts des 18 et 25 mars prochains à la Halle aux grains".Le premier rendez-vous revisite la Symphonie n° 7 » de Chostakovitch, qui symbolise le sacrifice et l’abnégation d’une nation entière et devint aussitôt un symbole de résistance à la tyrannie nazie », précise l’ONCT dans le descriptif de la soirée. Le deuxième concert symphonique doit normalement rendre hommage à Debussy et Stravinski avec Voix des sirènes ».L’happy hour autour du Concerto pour violon en la mineur » de Glazounov, prévu samedi 30 avril 2022, toujours à la Halle aux Grains, est lui aussi maintenu pour le moment. Seul Potemkine », qui devait se tenir samedi 12 mars 2022 dans la salle de spectacles de la place Dupuy, a été annulé. Une décision qui n’a aucun rapport » avec la crise russo-ukrainienne, fait-on valoir du côté de l’Orchestre national du Métropole se désengage des Musicales franco-russesEnfin, les Musicales franco-russes, un événement culturel lancé à Toulouse en 2019 et qui avait fêté en 2021 sa troisième édition – en numérique – vont prendre un coup dans l’aile puisque la mairie de Toulouse et Toulouse Métropole ont annoncé leur désengagement. Et donc, par conséquence, celui de l’orchestre toulousain. Tugan Sokhiev était le directeur artistique de cet événement qui avait brandi en étendard le dialogue » et les échanges culturels » entre la France et la au cinéma les diffusions du Bolchoï reportées au GaumontMardi 1er mars 2022, le groupe Pathé Live a annoncé le report "dans certains pays dont la France" de la diffusion du "Lac des cygnes" dans ses salles de cinéma. "L’art et la culture sont indirectement impactés par le contexte géopolitique actuel. Nous restons attachés à notre collaboration avec le Théâtre Bolchoï, ses artistes, ses danseurs et toutes les personnes passionnées qui s’investissent depuis 12 ans dans ce programme. Après consultation avec nos partenaires dans le monde, la décision a été prise de reporter la diffusion du Lac des cygnes à une date ultérieure", indique Pathé Live sur ses réseaux sociaux. Les cinémas Gaumont Wilson Toulouse et Labège sont concernés par cette décision..Cet article vous a été utile ? 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Les Ballets russes titre complet Les Ballets russes de Serge de Diaghilev sont une compagnie de danseurs, très connue en Europe dans les premières années du XXe siècle. Créés et dirigés par Serge de Diaghilev 1872-1929, les Ballets russes ont eu une grande influence sur la danse et la musique de ballet de leur époque. Les danseurs étaient russes, mais le groupe a voyagé dans toute l'Europe et a séjourné à plusieurs reprises à Paris. Igor Stravinski, entre autres, a composé certaines musiques de leurs ballets. Serge de Diaghilev a engagé les meilleurs danseurs dans sa compagnie. Il a aussi fait appel à de grands compositeurs et à quelques-uns des plus célèbres peintres de son époque pour les décors, comme par exemple Pablo Picasso1. Sommaire 1 Histoire 2 Chorégraphes 3 Danseurs 4 Musique 5 Décors et costumes 6 Répertoire 7 Source de la traduction 8 Notes et références 9 Lien externe Histoire[modifier modifier le wikicode] Créée en 1909, la compagnie fait régulièrement des tournées en Europe. La plupart des danseurs viennent du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg dont ils adaptent les ballets, comme Prince Igor, Cléopâtre, Le Festin et Les Sylphides. Pendant la Première Guerre mondiale et après la Révolution russe de 1917, ils sont coupés de la Russie. La compagnie s'éloigne alors du style des ballets classiques russes et modernise le répertoire, en s'inspirant soit de la société moderne Les Biches et Le Train Bleu, soit du folklore russe, de la Grèce antique, des légendes ou de l'Orient. Les Ballets russes cessent d'exister en 1929 après la mort de Serge de Diaghilev. Les danseurs rejoignent alors d'autres compagnies, certains d'entre eux forment les Ballets russes de Monte Carlo qui voyagent en Amérique, où ils influencent la danse. Serge de Diaghilev. Affiche d'une représentation des Ballets russes à l'Opéra de Paris 1910. Igor Stravinski 1910. Chorégraphes[modifier modifier le wikicode] La compagnie a travaillé avec des chorégraphes renommés comme Marius Petipa, Michel Fokine, Vaslav Nijinski, Leonide Massine et le jeune George Balanchine. Les chorégraphies de Nijinski reflètent le mouvement d'art appelé expressionnisme, par exemple dans L'Après-midi d'un Faune et Le Sacre du Printemps. Danseurs[modifier modifier le wikicode] Plusieurs ballerines célèbres ont rejoint les Ballets russes, notamment Anna Pavlova, Tamara Karsavina, Olga Spessivtzeva, Mathilde Kschessinska, Ida Rubinstein, Bronislava Nijinska et Alicia Markova ; et, parmi les danseurs, Michel Fokine, Serge Lifar, Léonide Massine, George Balanchine et surtout Vaslav Nijinsky le meilleur danseur de son époque selon les spécialistes ont fait partie de la compagnie. Anna Pavlova dans La Fille du pharaon 1910. Vaslav Nijinski dans L'Après-midi d'un faune en 1914. Michel Fokine et Vera Fokina dans Scheherazade 1914. Tamara Karsavina. Pablo Picasso and scene painters sitting on the front cloth for Parade Ballets Russes at the Théâtre du Châtelet, Paris, 1917, Lachmann Pablo Picasso avec une casquette et son équipe de décorateurs pour le ballet Parade 1917. Le peintre Henri Matisse assis et le danseur-chorégraphe Léonide Massine 1920. Serge Lifar et Alexandra Danilova dans Apollon musagète 1928. Clique sur une image pour l’agrandir Musique[modifier modifier le wikicode] Igor Stravinsky a composé pour les Ballets russes L'Oiseau de feu, Petrouchka, Le Sacre du Printemps, Les Noces et Apollon musagète. Diaghilev a aussi utilisé pour ses ballets certaines musiques de Claude Debussy L'Après-midi d'un faune, Maurice Ravel Daphnis et Chloé, Darius Milhaud, Serge Prokofiev et d'autres compositeurs célèbres de son époque. Décors et costumes[modifier modifier le wikicode] Pablo Picasso créateur des décors et costumes du ballet Parade en 1917, Léon Bakst, Georges Braque, Alexandre Benois, Henri Matisse, Coco Chanel, Joan Miró et Salvador Dali entre autres, ont collaboré aux spectacles des Ballets russes. Le savais-tu ? Pablo Picasso a épousé une danseuse des Ballets russes La première femme de Pablo Picasso, Olga Khokhlova 1891-1955, était une danseuse des Ballets russes, qu'elle a quittés pour vivre avec le peintre. Mariés en 1918, ils ont eu un fils, Paulo Picasso 1921-1975 et se sont séparés en 1935, mais ils n'ont pas divorcé et sont restés mariés jusqu'à la mort d'Olga. Répertoire[modifier modifier le wikicode] Décor d'Alexandre Benois pour Les Sylphides Décor créé par le peintre Léon Bakst pour Daphnis et Chloé. Voici quelques-uns des ballets dansés par la compagnie 1909 Les Sylphides, musique de Frédéric Chopin, chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes d'Alexandre Benois 1910 L'Oiseau de feu, musique d'Igor Stravinski, chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes de Léon Bakst 1911 Petrouchka, musique d'Igor Stravinski, chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes d'Alexandre Benois 1912 L'Après-midi d'un faune, musique de Claude Debussy, chorégraphie de Vaslav Nijinski, décors et costumes d'Alexandre Benois 1912 Daphnis et Chloé, musique de Maurice Ravel, chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes de Léon Bakst 1913 Le Sacre du printemps, musique d'Igor Stravinski, chorégraphie de Vaslav Nijinski 1914 Le Coq d'or, musique de Nicolaï Rimski-Korsakov, chorégraphie de Michel Fokine, décors et costumes de Nathalie Gontcharova. 1917 Parade, musique d'Erik Satie, poème de Jean Cocteau, chorégraphie de Léonide Massine, décors et costumes de Pablo Picasso. 1918 Cléopâtre, plusieurs compositeurs dont Nicolaï Rimski-Korsakov et Modeste Moussorgski, chorégraphie de Léonide Massine, décors de Robert Delaunay, costumes de Sonia Delaunay. 1919 Le Tricorne, musique de Manuel de Falla, chorégraphie de Léonide Massine, décors et costumes de Pablo Picasso. 1920 Le Chant du rossignol, musique d'Igor Stravinski, chorégraphie de Léonide Massine, décors et costumes d'Henri Matisse 1920 Pulcinella, musique d'Igor Stravinski, chorégraphie de Léonide Massine, décors et costumes de Pablo Picasso. 1924 Les Biches, musique de Francis Poulenc, chorégraphie de Bronislava Nijinska, décors et costumes de Marie Laurencin. 1924 Les Fâcheux, musique de Georges Auric, chorégraphie de Bronislava Nijinska, décors et costumes de Georges Braque. 1924 Le Train bleu, musique de Darius Milhaud, chorégraphie de Bronislava Nijinska, costumes de Coco Chanel. 1929 Le Fils prodigue, musique de Sergueï Prokofiev, chorégraphie de Georges Balanchine, décors et costumes de Georges Rouault. Source de la traduction[modifier modifier le wikicode] Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article de Wikipédia en Simple English intitulé Ballets Russes voir la liste des auteurs version du 14 mars 2014 Notes et références[modifier modifier le wikicode] ↑ Jean-Claude Diénis, Diaghilev et les Ballets russes, encyclopédie Universalis en ligne consulté le 14 mars 2014 Lien externe[modifier modifier le wikicode] Vidéo Diaghilev et les Ballets Russes
C'est par procuration que Kirill Serebrennikov, l'"enfant terrible" du théâtre russe assigné à résidence, montera les marches du 71e Festival de Cannes mercredi soir pour la projection de son film "Leto" "L'été" en lice pour la Palme d' et acteurs de ce long-métrage retraçant le parcours d'une légende du rock soviétique, Viktor Tsoï, pourraient fouler le prestigieux tapis rouge, peu avant 20H00 GMT, en arborant un badge en référence au grand absent du jour, placé sous surveillance depuis août. "Leto" est l'un des deux films projetés en compétition ce mercredi en Cannes, avec "Yomeddine", premier film de l'Egyptien Shawky. "Cannes a toujours été un lieu de liberté, de liberté de création, de liberté de présence des artistes. L'histoire du festival fourmille d'épisodes comme ça", avait souligné le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, en annonçant mi-avril la sélection en compétition, pour la première fois, du metteur en scène et cinéaste russe de 48 ans, mais aussi de l'Iranien Jafar Panahi, également interdit de voyager par Téhéran. Directeur artistique du Centre Gogol, un théâtre contemporain moscovite réputé, M. Serebrennikov avait été arrêté par la police en plein tournage de "Leto", dont les chansons ont été la bande-son de la perestroïka, à la fin des années 1980. Le montage avait été achevé au domicile du cinéaste. Lequel était venu à Cannes en 2016 pour défendre son film "Le Disciple", retenu dans la section Un Certain regard et récompensé par le Prix François espoirs des organisateurs de voir Serebrennikov revenir en France ont toutefois été rapidement éteints quelques jours après cette sélection, un tribunal russe avait prolongé son assignation jusqu'au 19 terrible" du théâtre russe est visé par une affaire de détournement de fonds publics qu'il dénonce comme "absurde". Assigné à résidence dans l'attente de son procès, il a reçu le soutien de nombreuses personnalités artistiques russes et jour de l'ouverture du Festival de Cannes, la ministre française de la Culture a ainsi gravi les marches en compagnie des producteurs du film. "Nous ne pouvons que manifester notre opprobre forte par rapport à cette situation, et notre inquiétude", a expliqué à l'AFP Françoise Nyssen, en références aux situations de MM. Serebrennikov et Panahi, dont le film sera projeté samedi. - Intelligentsia moscovite -Sans s'opposer ouvertement au président Vladimir Poutine, Serebrennikov avait plusieurs fois critiqué les pressions croissantes exercées sur la création artistique motivées par la défense de valeurs conservatrices. Ses oeuvres avant-gardistes, qui ont révolutionné la scène théâtrale moscovite en abordant des thèmes comme la politique, la religion ou la sexualité, ont été régulièrement critiquées par les militants orthodoxes ou les au début des années 2000 que l'artiste s'est fait connaître. Il transforme un théâtre d'Etat, alors en faillite, en une des scènes les plus courues de Moscou. Connu désormais sous le nom du Centre Gogol, le lieu devient vite un QG de l'intelligentsia pièces qu'il y accueille provoquent la colère des milieux conservateurs. Beaucoup lui reprochent d'user trop fréquemment de la nudité et d'injures sur scène, et de se livrer à des adaptations trop personnelles des classiques goutte d'eau de trop pourrait avoir été l'annonce d'un ballet dirigé par M. Serebrennikov au célèbre théâtre du Bolchoï sur le légendaire danseur et chorégraphe Rudolf Noureev. Porte-voix des milieux conservateurs, le cinéaste Nikita Mikhalkov avait appelé à interdire ce spectacle, jugeant qu'on ne devrait pas être autorisé à "exhiber la bite de Noureev" sur la plus fameuse scène théâtrale du pays, où le metteur en scène prévoyait de projeter une photo du danseur de "terrible" la "situation" de MM. Serebrennikov et Panahi, la présidente du jury cannois, l'Australienne Cate Blanchett, a toutefois assuré mardi que leurs films seront, comme tous les autres, jugés sur leur seule qualité artistique "Ce n'est pas un Prix Nobel, c'est la Palme d'or..."
Europe Le spectacle devait retracer la vie du célèbre danseur, mort du sida à 54 ans, en exposant une photo de lui dénudé. La première du ballet Noureev, prévue mardi 11 juillet, au théâtre Bolchoï, à Moscou, n’a pas eu lieu. A la dernière minute, la représentation consacrée au légendaire danseur Rudolf Noureev, telle que l’avait imaginée le metteur en scène Kirill Serebrennikov, a été reportée au mois de mai 2018 » au motif, selon Vladimir Ourine, directeur de l’établissement, que le spectacle n’était pas prêt ». La dernière répétition générale, le 7 juillet, s’était pourtant achevée par une longue salve d’applaudissements en présence de nombreux invités, dont le milliardaire Roman Abramovitch. Dans la salle, rapporte Alexeï Venediktov, rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou, s’étaient glissés ce jour-là des représentants de l’Eglise orthodoxe habillés en civil. Ils ont couru voir l’évêque Tikhon [réputé être le confesseur de Vladimir Poutine] », indique-t-il. Dans les heures qui ont suivi, le ministre de la culture, Vladimir Medinski, aurait donné pour consigne de suspendre le ballet. Lundi, l’agence Tass, citant une source anonyme proche du ministre, affirmait que ce dernier, en colère, avait invoqué une propagande des valeurs sexuelles non traditionnelles » contraire à la législation russe en vigueur. Le ballet devait retracer la vie du célèbre danseur mort du sida à l’âge de 54 ans en France après avoir fui l’URSS en 1961, en exposant une photo de lui dénudé. Démenti du ministère Depuis, la dépêche de Tass a disparu. Le ministère a démenti. Mais d’autres médias ont confirmé l’information. Le ballet était mauvais », a tenté de justifier M. Ourine. Vladislav Lantratov, qui devait jouer le rôle principal du ballet, a pour sa part réagi avec amertume sur son compte Instagram. Les mots me manquent. Je commençais à aimer et à m’approprier le rôle. Tout prenait forme et c’est à ce moment-là que l’on te déracine de cette nouvelle “vie”… Le pire pour un artiste. » Mardi, Kirill Serebrennikov est à son tour sorti de son silence. Aujourd’hui devait avoir lieu la première mais “Roudik” [diminutif de Rudolf] ne peut pas exister sans liberté. Il s’est de nouveau envolé », écrit-il sur son compte Facebook en publiant l’image incriminée du danseur, le sexe masqué par un panneau Bolchoï », et d’autres clichés de la troupe assortis de ce commentaire Merci à tous pour votre énorme travail qui continue d’exister. Je vous aime ! Je suis sûr que Roudik est content de nous. » Alexeï Malobrodski Les maux s’en vont, les régimes changent, les personnalités aussi, mais l’art reste » Depuis plusieurs semaines, le metteur en scène, 47 ans, homosexuel revendiqué, est dans le collimateur des autorités russes. Le 23 mai, soupçonné de détournement de fonds portant sur 200 millions de roubles environ 3 millions d’euros d’argent public perçus pour sa troupe, il avait fait l’objet d’une perquisition musclée à son domicile, tout comme au Centre Gogol, qu’il dirige depuis 2012. L’ex-directeur, Alexeï Malobrodski, a été placé en détention provisoire. S’adressant aux acteurs du centre réunis samedi pour la clôture de la saison, celui qui est présenté comme l’une des figures les plus talentueuses de la scène russe a lancé Les maux s’en vont, les régimes changent, les personnalités aussi, mais l’art reste. » Isabelle MandraudMoscou, correspondante Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 1159 L’événement Il y a 100 ans, le 3 mai 1909, Diaghilev fondateur des ballets russes arrivait à Paris gare de Lyon. Le théâtre du Chatelet est entièrement rénové et réaménagé pour les premières représentations du ballet russe. Serge Diaghilev, créateur de la troupe a bien préparé son entrée, quelques semaines au paravent il a invité quelques personnalités du monde artistique, des journalistes, aux répétitions,Jean Cocteau, la princesse Anna de Noailles, les critiques en vue, sont venus. Quelques peintres à la mode avaient fait le portrait de Nijinski. Diaghilev ayant le sens de la publicité avait fait placarder sur toutes les colonnes Morris de Paris l’affiche d’Anna Pavlova. Diaghilev invité dans tous les salons et soupers parisiens, fit quelques confidences sur un autre nom, le danseur Nijinski. Paris est en effervescence, le 19 mai 1909, le théâtre du châtelet affiche complet, le tout Paris est présent, ce fut un choc artistique, le public fut bouleversé par la nouveauté, le talent des artistes, la somptuosité des décors. Nijinski est à l’honneur. Sergei Pavlovitch Diaghilev nait en 1872 à Selichtchi proche de Novgorod, dans une famille aisée de la petite noblesse, c’est la fin de l’époque tsariste. Il étudie le droit à l’université de Saint-Pétersbourg, ainsi que le chant et la musique au conservatoire. En 1892, il obtient un diplôme de musicologie, élève de Rimski-Korsakov qui lui dit qu’il n’est pas fait pour cet art, découragé il abandonne. Il se lie avec Alexandre Benois artiste peintre, décorateur, scénographe et historien d’art russe, Konstantin Somov, peintre symboliste, Dmitri Filosofov, écrivain et critique littéraire russe, Léon Bakst, peintre décorateur et créateur de costumes russes. Mais il est très difficile d’intégrer le cercle fauviste des artistes, Diaghilev se perfectionne sur l’histoire de l’art russe et occidentale aidé par son ami Alexandre Benois, il voyage pendant deux ans pour se perfectionner, il devient le plus apprécié du groupe pour ses connaissances. Avec l’aide financière de la princesse Maria Tenicheva mécène, collectionneuse d’œuvres d’art, elle-même artiste et de Savva Mamontov, industriel, et mécène russe, à l’origine de l’opéra russe privé, il a financé un nombre de pièces de compositeurs, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski. Diaghilev créé le journal Mir Iskousstva le monde des arts, et fonde avec son cousin Philosophoff et Alexandre Benois une groupe avant-gardiste. Dès 1899, il est nommé assistant particulier du prince Serge Volkonsky, qui a pris la direction des théâtres impériaux. 1900 il est responsable de l’annuel des théâtres impériaux, de ce fait propose des postes à ses amis. Léon Bakst s’occupe des costumes du ballet français le cœur de la marquise 1902 » chorégraphie de Marius Petipa, Alexandre Benois, produit la vengeance de Cupidon » opéra de Taneiev. Fin XIX eme siècle, il y a plus de liberté dans la manière d’appréhender la tonalité, le rythme les harmonies. Diaghilev est un des premiers à adopter ce style de musique. 1900-1901, Volonsky demande à Diaghilev de monter Sylvia, ballet de Léo Delibes, mais Diaghilev refuse d’éditer l’annuel des théâtres impériaux, en raison de divergences d’opinion. Etant en conflit avec le théâtre, il fonde les ballets russes nous sommes en 1907, de ce fait il devient organisateur de spectacles, critique d’art, protecteur des artistes, impresario de ballet. De grands danseurs et chorégraphes seront issus de cette compagnie et ont marqués le XX eme siècle. Ses amis l’aident à monter des il expose à Saint Pétersbourg, il s’agit de portraits peints par des artistes russes, l’année suivante en 1906, cette exposition vient à Paris au Petit Palais. Diaghilev se sépare du ballet impérial en 1911, il fait de sa compagnie une troupe privée composée des meilleurs éléments du théâtre Mariinski. Cette troupe va se fixer à Paris, Londres, Monte-Carlo. Pendant ces années, Diaghilev va programmer différentes compositions de Rimski-Korsakov, et passe commande auprès des compositeurs renommés pour ses musiques de ballets. L’histoire des ballets russes, de 1909 à 1929, ces ballets vont représenter toutes les formes artistiques, donnant lieu à un spectacle. Diaghilev a apporté différents styles à ses ballets, inspirés par les contes russes, l’art moderne, le futurisme. Ils auront trois périodes Les premières années jusqu’en 1912, les thèmes des ballets sont inspirés par le folklore russe et oriental, la chorégraphie de Michel Fokine issu de l’école impériale de ballet de saint Pétersbourg, les danseurs formés selon la tradition académique et romantique, héritage du style français et italien, ajoutant à des qualités spécifiques leur sensibilité russe. 1912, deux créations Daphnis et Chloé la musique composée par Maurice Ravel, L’après-midi d’un faune par Claude Debussy. De 1912 à 1921, grande diversité dans les chorégraphies, originalité et recherches expérimentales. Diaghilev a fait travailler des artistes occidentaux ce qui donné lieu à de nombreuses créations. Manuel de Falla, musicien espagnol, des peintres pour les décors, Picasso, Derain, Matisse, Braque. Nijinski, Massine, Fokine ont réalisés les chorégraphies. Jeux en 1913, musique Debussy, le sacre du printemps en 1913, musique de Stravinski, Joseph-légende 1914, musique de Strauss, Parade 1917, musique Satie, le tricorne 1917, musique Manuel de Falla, la boutique fantasque 1918, musique Respighi. Après une rupture pendant la guerre, des peintres d’avant-garde sont venus rejoindre la troupe, il s’agit de Michel Larionov et Nathalie Gontcharova, ils sont de la veine des modernistes. La reprise des tournées s’effectue à partir de 1917. En 1931, le chorégraphe Léonide Massine quitte la troupe, c’est la fin de la seconde partie des ballets russes. De 1921 à 1929, les ballets russes ont répondu au contexte des années folles, c’était inédit. C’est aussi l’arrivée de nouveaux chorégraphes Bronislava Nijinska et Georges Balanchine, des peintres surréalistes, Naum Gabo, Antoine Pevsner, vont apporter aux ballets des tendances artistiques nouvelles. Diaghilev a fait participer des musiciens du groupe des six le groupe des six Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc, Louis Durey. Boris Kochno a été le Secrétaire de Diaghilev et a créé des livrets et supervisé les spectacles. De nouvelles créations Les biches 1923, musique Poulenc, le fils prodigue 1929, mais le plus célèbre restera Igor Stravinski a qui Diaghilev a demandé d’adapter des pièces de Chopin pour les Sylphides. Tant par leur style chorégraphique que par les thèmes abordés, ces ballets ont étés présentés à Paris dans différentes salles, théâtre Sarah Bernhardt, Chatelet, Théâtre des Champs Elysées, Opéra. De nombreux spectateurs sont venus les admirer. Les ballets russes ont attiré des artistes ayant le désir de connaître les dernières innovations artistiques. Acteurs, peintres, musiciens, écrivains. Parmi les écrivains, Jean Cocteau, Marcel Proust et Romain Rolland, parmi les acteurs, Sarah Bernhardt. Jacques-Emile Blanche, Valentine Gross, le peintre Auguste Renoir et le sculpteur Auguste Rodin. Au public d’artistes s’est ajouté un public mondain, composé d’aristocrates, de ministres et de diplomates. Pour cette élite, les Ballets Russes ont été garants d’une caution culturelle et mondaine. Le public était composé de journalistes et de critiques d’art. La presse s’est ainsi fait le relais du succès des spectacles. Les ballets A travers les thèmes présentés, les décors et la musique, les spectacles de Diaghilev ont mis en scène une Russie de légende. Le Festin 1909 a présenté plusieurs danses traditionnelles slaves, comme la mazurka. Musique Moussorgski. Le livret de L’Oiseau de Feu1910 a été tiré de plusieurs contes russes, dont ceux d’Afanasiev. Musique Stravinski. Shéhérazade créé en 1910, a émerveillé le public par sa mise en scène, atmosphère sortis des contes orientaux, les décors composés de tapis, coussins, dans des tons rouge, vert, les costumes richement brodés. Cela donnait l’impression d’un intérieur de harem. Petrouchka 1911 a mis en scène la vie et les mœurs du peuple russe, à travers des marionnettes évoluant dans le décor de la foire du carnaval de Saint-Pétersbourg. Musique Stravinski. Pour les décors et les costumes du Coq d’Or1914, Nathalie Gontcharova s’était inspirée de l’imagerie russe et de jouets en bois artisanaux. Musique Rimski-Korsakov C’est surtout pendant les premières années que les thèmes sont puisés dans le folklore. Mais d’autres ballets ultérieurs ont eux aussi valorisé la Russie traditionnelle. Chout 1921, tiré d’une légende russe, musique de Prokofiev .Noces 1923, créé à partir de poèmes populaires authentiques. Musique de Stravinski 1921, il monte la belle au bois dormant avec la ballerine Olga Spessivtseva. Les danseurs russes, auxquels on doit le caractère unique des ballets, sont devenus de véritables mythes vivants pour les français. Leur renommée en Russie les avait fait connaître auprès d’une partie du public avant 1909, Tamara Karsavina, Anna Pavlova, Ida Rubinstein, Vaslav Nijinski et Adolphe Bolm, ont impressionnés les spectateurs par leur virtuosité technique ; Nijinski a été admiré pour son élasticité et pour la hauteur de ses sauts. Anna Pavlova Les décorateurs, Bakst, Benois, Korovine et Roerich, ont émerveillés le public par la diversité et la fantaisie colorée des décors et des costumes. Ci-dessous décor de l'oiseau de feu Les peintres Nathalie Gontcharova, était à l’exposition de l’art russe organisée par Diaghilev à Paris en 1906, elle fait les décors pour le ballet le coq d’or en 1914. Dès 1917 elle accompagne la troupe de Diaghilev qui effectue une tournée en France, Espagne, Italie et s’installe à Paris en 1918 avec son compagnon Michel Liaronov. Dans les années 20 elle est un des principaux peintres des ballets russes, elle fera aussi le décor du ballet Noces. Michel Liaronov artiste peintre passa de l’impressionnisme au fauvisme, il est l’un des premiers animateurs de l’avant-garde en Russie et fera de nombreux décors pour les ballets russes. Naum Gabo, Antoine Pevsner sont frères, peintres surréalistes, dès 1920 Naum a utilisé métal et plastiques pour atteindre la transparence et faire interférer les structures dans l'espace. Les compositeurs ont eux aussi été l’objet d’éloges, surtout Stravinski. Ainsi, l’image de la Russie à travers les Ballets a été celle d’un pays qui savait mettre ses traditions en valeur. La qualité des spectacles, leur atmosphère ont ému un public en quête d’évasion. Cet exotisme a été perçu comme l’échappatoire à la réalité, aux angoisses de la vie quotidienne, dans un contexte international tendu. Les ballets russes ont présenté des régions géographiquement lointaines comme l’Extrême-Orient ou la Grèce antique. Ainsi les spectateurs européens ont étés confrontés à l’image de leur culture, vue par les russes. Quelques exemples Pulcinella pour l’Italie en 1920, Quadro flamenco pour l’Espagne en 1920 et les facheux pour la France en 1924. Foyer de création artistique, les ballets russes ont suscités un grand intérêt dans les milieux littéraires, aristocratiques et artistiques de l’époque. Cocteau ami de Diaghilev depuis 1909 a joué un rôle dans la création de plusieurs ballets, le dieu bleu 1912, Parade 1917, le train bleu 1924, il en a écrit le livret. Il a aussi participé à l’élaboration des textes de certains programmes, il a rédigé " portraits et souvenirs des ballets russes ". Guillaume Apollinaire a ainsi pris la défense des Ballets devant la controverse suscitée par "Parade". Dans son article "Parade ou l’esprit nouveau" 1917, publié dans le programme, il a montré les qualités du ballet, qui participait selon lui de l’élan vital donnant naissance à un art nouveau. André Gide, a écrit pour "La Nouvelle Revue Française" un article intitulé "Les représentations russes au Châtelet", où il se montrait à la fois réservé et enthousiaste, et où il évoquait l’imaginaire des étendues désertiques évoquées par "Le Prince Igor" en 1909. Marcel Proust, grand admirateur des Ballets Russes, a trouvé dans ces derniers une source d’inspiration. D’autres écrivains, Sacha Guitry, Paul Claudel ont aussi diffusés leurs écrits. Paul Valéry a écrit un poème "l’âme et la danse". Des éloges faites par des personnalités mondaines parisiennes, Misia Sert, la comtesse de Greffulhe, la princesse Edmonde de Polignac et Robert de Montesquiou, esthète et figure mondaine par excellence. L’impact des ballets russes Ils ont inspirés les peintres fauvistes et la naissance du style art déco, Mêlant danse, musique, et peinture, inspirés des Mille et Une Nuits, ils sont une invitation au luxe et à l'exotisme. D’où la mode des éventails, des plumes, des jets d’eau, des couleurs vives. Les couleurs insolites vont s’imposer dans le décor du mobilier on verra des boudoirs aux murs orangés, des salons tendus de noir. Écrivains, mondains et mécènes, par leur intérêt pour les ballets russes et les éloges qu’ils en ont fait autour d’eux, se sont constitués en vecteurs de l’imaginaire auprès du public. Le choc culturel constitué par ces ballets n’a pas seulement investi les milieux littéraires, mais aussi imprégné l’art français de l’époque. Les photographies et les arts plastiques ont permis aux lecteurs de fixer sur des visages l’imaginaire suscité par les textes. Les artistes ont fait la une de la presse de l’époque, une photographie de Vaslav Nijinski et d’Anna Pavlova dans Le Pavillon d’Armide. La revue contenait également des photographies de Nijinski, prises en Russie. Nijinski a été le danseur des Ballets le plus photographié, en particulier par Auguste Bert et Eugène Druet. Les peintres, dessinateurs, sculpteurs, se sont servis des photographies comme supports pour leurs travaux, en y puisant des informations sur la plastique des danseurs. Professionnels et amateurs ont voulu fixer sur la toile l’évanescence de la danse. Trois peintres se sont particulièrement distingués dans cette traduction picturale de l’art des Ballets Russes, Valentine Gross, Jacques-Emile Blanche et Jules Flandrin. Les spectacles de Diaghilev ont également inspiré de nombreux dessinateurs, dont les croquis ont paru dans la presse, le sculpteur, Auguste Rodin, a réalisé une sculpture en bronze de Nijinski, intitulée " Danseur, dit Nijinsky " en 1912. la mode et les arts décoratifs aussi touchés par ce choc culturel. Léon Bakst, en particulier, a été l’inspirateur de nouvelles modes vestimentaires et décoratives. Il a développé et confirmé à Paris l’attrait pour les vêtements de style oriental, inspirant des maisons de couture Worth, Paquin, la population féminine aisée s’est tournée vers ces grands couturiers de l’époque. Paul Poiret à réaliser des turbans lamés dans le style de L’Oiseau de Feu, des robes incrustées de pierres précieuses et des fourrures, inspirées des costumes de Shéhérazade et du Prince Igor. Les costumes les plus répandus ont été le pantalon de harem création de 1910, les robes garnies de petits cerceaux, les jupes-sultanes, les tuniques et les capes frangées Dans les années vingt, Coco Chanel, à son tour, fascinée par les ballets russes a transcrit dans la mode son goût pour les motifs slaves, elle s’est inspirée du folklore pour créer des vêtements avec ces motifs . L’attrait pour une mode à motifs slaves s’est répercuté sur les styles de coiffure, les accessoires de mode et les bijoux... Les arts décoratifs se sont nourris aussi de l’esthétique des ballets russes, dont l’influence a été perceptible dans la rue, vitrines des grands magasins, des restaurants, des spectacles ont également influé sur l’aménagement des intérieurs parisiens. Les meubles de style oriental, les tapis aux couleurs chatoyantes, les coussins, les papiers peints ont été très prisés par la bourgeoisie, qui aspirait à mettre une touche d’exotisme dans sa vie quotidienne. Diaghilev a provoqué avec ses spectacles un choc culturel et artistique auprès du public français. Sa réussite a attirée de nombreux mécènes, dont l’aide matérielle était vitale. Des concepts artistiques nouveaux Les innovations apportées par les musiciens, les décorateurs et les chorégraphes russes ont bouleversé la sensibilité artistique de l’époque. Igor Stravinski notamment a révolutionné l’orchestration, en composant pour Le Sacre du Printemps une musique aux dissonances très dures et aux rythmes asymétriques, ainsi il a influencé les musiciens français, en particulier le Groupe des Six. La décoration théâtrale s’est vue modifiée, les décors des ballets ont apportés de nouvelles tendances, l’emploi de tons vifs, cela a servi de modèle aux décorateurs de théâtres français. Ainsi les décors ont joué un rôle important dans la conception globale du spectacle, et le ballet a désormais été conçu comme un tableau animé. Beaucoup d’artistes, de décorateurs et de metteurs en scène se sont inspirés de l’esthétique des décorateurs russes et de leurs méthodes. Apport d’ une nouvelle sensibilité théâtrale. Au début du siècle, l’art chorégraphique était sous l’emprise des conventions et du formalisme. Les ballets russes ont fait reconnaître l’autonomie créatrice du chorégraphe, l’expressivité du danseur, et le rôle actif joué par le corps de ballet. Les danseurs masculins ont désormais été admirés, ce qui est à Nijinski, les sentiments ont été exprimés par des gestes et des pas naturels, qui ont permis de rehausser la beauté sculpturale du corps. Les chorégraphes furent influencés. Les années d’après-guerre ont été particulièrement propices à l’expression de tous les talents créatifs. Du vivant des ballets russes, d’autres troupes de danseurs ont tenté d’atteindre leur aura. Après 1929, certains artistes se sont déclarés héritiers de la compagnie et ont créé leurs propres troupes. Anna Pavlova 1911-1929. Ida Rubinstein, a présenté sa troupe 1914 à 1935 sur les scènes du monde entier, elle a travaillé avec Gide et Valéry. D’autres troupes se sont construites sur ce modèle, mais aucune compagnie n’a eue leur succès. Même les Ballets Suédois de Rolf de Mare 1920-1924 avaient une certaine filiation, dans leur forme, avec la troupe russe. Après 1929, Serge Lifar et Boris Kochno ont tenté de faire survivre la Compagnie des ballets russes, mais sans succès, les intérêts personnels ayant pris le dessus. Plusieurs compagnies ont été créées dans les années trente sur le modèle structurel des ballets russes, mais aucune n’a su aussi longtemps qu’eux capter l’attention du public. Celle de Bronislava Nijinska a cherché avant tout à mettre en valeur l’art du mouvement. La compagnie la plus proche des Ballets de Diaghilev a été créée en 1932 par René Blum et Wassili de Basil, qui l’ont intitulée " compagnie des Ballets russes de Monte-Carlo " 1932-1936. En 1936, elle a connu une scission, et Blum a alors fondé la seconde "Compagnie des Ballets Russes de Monte-Carlo". Les ballets russes du Colonel de Basil, fondés en 1934, ont été connus par la suite sous le nom "d’Original Ballet Russe ". En 1947, quelques-uns uns de ces ballets ont été présentés à Paris Quant au répertoire, il a partiellement survécu, malgré le remaniement de certains spectacles. Les Sylphides, Pétrouchka, Le Spectre de la Rose et L’Après-midi d’un Faune ont été repris par diverses troupes. C’est principalement la version originale de ce ballet de Nijinski qui a été reprise pendant plus de cinquante ans. En outre, Balanchine avait conservé à son répertoire Apollon Musagète et Le Fils Prodigue. Noces, Les Biches, Le Train Bleu ont été représentés ces dernières années. Après avoir participé à l’explosion moderniste et révélatrice de la Belle Epoque, considérablement enrichi l’histoire artistique des Années Folles, les ballets russes sont une synthèse des arts au service de la danse, ils ont fusionné les décors avec la mise en scène, générant un spectacle total . Diaghilev a maintenu une tradition russe tout en mettant en scène des modes avant-gardistes. Ses ballets ont constitué une nouvelle référence sur le plan artistique, dans la manière d’exprimer des idées, des sentiments et de considérer l’œuvre d’art. Le choc artistique et culturel produits par les spectacles ont été à l’origine de la prise de conscience française d’une identité culturelle russe. Quelques réactions Certains ballets ont donné lieu à des polémiques, dont la presse s’est fait l’écho. La première représentation de L’Après-Midi d’un Faune le 29 mai 1912, a suscité des réactions très violentes. Le Sacre du Printemps, en 1913, a provoqué un scandale encore plus important, une partie du public ayant conspué la musique d’avant-garde de Stravinski. Les hurlements, les injures et les sifflements dans la salle ont été si intenses que les danseurs eux-mêmes n’entendaient plus la musique. Dans Parade en 1917, le décor de Picasso composé de personnages insolites et la référence au cubisme ont également déconcerté le public. Le ballet Romeo et Juliette, en 1926, a révolté les surréalistes, qui ont taxé l’entreprise de Diaghilev de " capitaliste " . Les Ballets de Diaghilev ont présenté un style jugé trop novateur par certains. De fait, leur esthétique nouvelle a consacré une forme d’art inédite. Les ballets russes peuvent en effet être qualifiés de révolutionnaires, en ce qu’ils ont durablement influé sur la musique et les arts du spectacle français de l’époque. Le danseur Serge Lifar a résumé en quelques mots la portée des créations de celui-ci "Serge de Diaghilev, ce noble et ardent Chevalier de la plus grande croisade des Arts du XXe siècle, qui, par son génie, devait réaliser cette union féconde entre toutes les valeurs spirituelles et artistiques, entre l’Orient et l’Occident, et ainsi accomplir la renaissance de l’art dans le monde. La Capitale de l’Art a immortalisé ce grand Magicien". Diaghilev a rendu au ballet sa valeur d’art universel. Son œuvre a permis d’augmenter l’intérêt pour la danse et pour les études dans le domaine artistique. Le ballet n’a pas survécu au décès de son créateur en 1929. Plusieurs membres des ballets russes sont devenus des références de l’art chorégraphique. George Balanchine aux USA, Serge Lifar en France, Ninette de Valois et Marie Rambert en Angleterre. Extraits de "Diaghilev et les ballets russes" Une exposition sur les Ballets Russes à l'opéra Garnier à Paris depuis le 24 novembre. Un programme de ballets russes est présenté du 12 au 31 décembre 2009 à l'opéra Garnier.
célèbre théâtre russe réputé pour son ballet