LarĂ©ponse est compliquĂ©e mais pour le moment on aurait plus tendance Ă ĂȘtre rĂ©aliste et dire non. Ăa nâest pas le style musical en vogue et le classique sâapparente Ă de la musique de « vieux » que lâon ne peut pas vraiment Ă©couter en groupe. A 22 ans, on nâa certes pas tout vu, tout vĂ©cu mais ce qui est sĂ»r câest que la personne qui souhaitera proposer des
Téléchargezces Photo premium sur Le Gars écoute De La Musique Pendant Un Entraßnement. Un Jeune Homme Fait Du Sport, Court Sur Le Terrain De Football. Le Gars Travaille En Plein Air Et Frais., et découvrez plus de 16M de ressources graphiques professionnelles sur Freepik. #freepik #photo #musique #téléphone #homme
peuton écouter de la musique pendant le ramadan. peut on écouter de la musique pendant le ramadan. animation préparation d'une solution par dissolution
Ala fin de cet article vous saurez pourquoi ce phénomÚne Peut On écouter De La Musique Pendant Le Ramadan a lieu. La sncf lance, ce 18 juillet 2022, sa nouvelle option : 4 août 2012
lesoleil est plus leger que à sa naissance. anaïs baydemir 2021. Running & Healthy Living peut on écouter de la musique pendant le ramadan
Lesplates-formes de visionnage vidéo sont les premiers sites privilégiés pour écouter de la musique (90 %). Le streaming gratuit légal vient en seconde position, suivi par les radios en ligne.
v3NU. Faire grandir en musique grĂące Ă un parcours artistique exceptionnel, tel est le pari que relĂšve la MaĂźtrise de Radio France depuis sa crĂ©ation en 1946 par Henry Barraud et Maurice David, avec la contribution de nombreux pĂ©dagogues et compositeurs tels que Pierre Capdevielle, Jean Planel, Robert Planel ou Roger Calmel, sur le principe dumi-temps pĂ©dagogique » enseignement gĂ©nĂ©ral le matin et formation musicale lâaprĂšs-midi dont elle a historiquement constituĂ© lâune des premiĂšres expĂ©riences en France. Formation permanente de Radio France au mĂȘme titre que lâOrchestre National de France, lâOrchestre Philharmonique et le ChĆur de Radio France, la MaĂźtrise est rĂ©guliĂšrement sollicitĂ©e par dâautres formations telles que le Philharmonia Orchestra de Londres, le Bayerische Staatsoper, le City of Birmingham Symphony Orchestra, le Boston Symphony Orchestra, le London Symphony Orchestra and Chorus, et est dirigĂ©e par des chefs dâorchestre comme Seiji Ozawa, Daniele Gatti, Myung-Whun Chung, Esa-Pekka Salonen, Semyon Bychkov, Mikko Franck, Gustavo Dudamel, Valery Gergiev, Andris Nelsons, Sir Simon Rattle, Leonardo GarcĂa AlarcĂłn ou Kent Nagano. Au travers de ses propres saisons de concerts, la MaĂźtrise sâattache Ă mettre en valeur le rĂ©pertoire choral pour voix dâenfants. TrĂšs engagĂ©e dans le rayonnement de la musique dâaujourdâhui et dans la crĂ©ation, elle mĂšne une politique volontaire de commande de partitions, notamment dans le cadre de ses activitĂ©s pĂ©dagogiques destinĂ©es Ă dĂ©velopper la pratique chorale sur tout le territoire. Sur ses deux sites, Paris et Bondy, la MaĂźtrise de Radio France sâimpose comme une vĂ©ritable Ă©cole dâouverture et dâexcellence. Lâenseignement quâelle dispense forme un cursus intense rĂ©unissant des cours de chĆur, de chant, de formation musicale, dâharmonie, de piano, de technique Alexander, de pratique corporelle et scĂ©nique. Les Ă©lĂšves sont recrutĂ©s aprĂšs des auditions nationales pour le site de Paris, et Ă Bondy spĂ©cifiquement dans le quartier nord de la ville ce site a Ă©tĂ© ouvert en 2007 dans le cadre du rĂ©seau dâĂ©ducation prioritaire. Tous les Ă©lĂšves de la MaĂźtrise bĂ©nĂ©ficient dâun enseignement totalement gratuit, de lâĂ©cole Ă©lĂ©mentaire jusquâau baccalaurĂ©at. Aujourdâhui, la MaĂźtrise compte prĂšs de 180 Ă©lĂšves rĂ©partis sur les deux sites et placĂ©s depuis 2008 sous la direction artistique et pĂ©dagogique de Sofi Jeannin. La MaĂźtrise de Radio France bĂ©nĂ©ficie du soutien du Cercle des amis de la Fondation Musique et Radio-Institut de France, de la Fondation BNP Paribas, de la Fondation du groupe ADP, de la Fondation Orange et de la Fondation Safran pour lâinsertion. LA SAISON 2022-2023 Au cours de la saison 2022-2023, la MaĂźtrise de Radio France poursuit ses collaborations rĂ©guliĂšres avec les autres formations de Radio France. DĂšs la rentrĂ©e elle se produira avec lâOrchestre Philharmonique de Radio France, dirigĂ© par Mikko Franck, dans une Ćuvre de Gabriel FaurĂ©, puis plus tard dans la saison Ă la faveur dâun week-end consacrĂ© Ă Howard Shore aux cĂŽtĂ©s du ChĆur de Radio France. Avec lâOrchestre National de France et le ChĆur de Radio France, elle se produira sous la direction de Cristian MÄcelaru dans la TroisiĂšme Symphonie de Mahler Ă la Basilique de Saint-Denis. FidĂšle Ă son engagement en faveur de la musique dâaujourdâhui, la MaĂźtrise participe Ă lâĂ©dition du festival PrĂ©sences 2023, qui met Ă lâhonneur Unsuk Chin, en donnant en crĂ©ation mondiale Urbansong II du jeune compositeur français Bastien David, puis en crĂ©ation française Le Chant des enfants des Ă©toiles dâUnsuk Chin avec lâOrchestre National de France dirigĂ© par François-Xavier Roth. De la musique ancienne Ă celle dâaujourdâhui, la MaĂźtrise continue dâexplorer un large Ă©ventail de rĂ©pertoires musicaux. Elle propose ainsi au public un regard contemporain et profane sur le temps de NoĂ«l lors dâun concert intitulĂ© Le Bruit de la neige » comprenant la crĂ©ation mondiale de deux Ćuvres de jeunes compositrices françaises, HĂ©loĂŻse Werner et Claire-MĂ©lanie Sinnhuber. Elle invite ensuite Ă dĂ©couvrir un programme conçu Ă partir de la Passion et de la dramaturgie des TĂ©nĂšbres avec lâensemble instrumental LâEscadron volant de la Reine, programme qui mettra en Ă©cho des piĂšces de musique baroque et contemporaine, sous la triple direction de Sofi Jeannin, de Marie-NoĂ«lle Maerten et de Morgan Jourdain. Puis viendra un programme romantique français avec piano, Madrigal aux Muses », qui mettra en valeur plusieurs compositrices. Par ailleurs, Ă lâoccasion de la Saint-Valentin, la MaĂźtrise invite GrĂ©gory Privat pour interprĂ©ter Ă ses cĂŽtĂ©s Gershwin, Weill, Coward⊠ainsi que des compositions originales dans le cadre dâun cinĂ©-concert qui permettra de redĂ©couvrir un petit bijou du cinĂ©ma muet My Best Girl de Sam Taylor. Les concerts donnĂ©s Ă lâAuditorium AngĂšle et Roger Tribouilloy de Bondy sont lâoccasion pour la MaĂźtrise de prĂ©senter des rĂ©pertoires musicaux originaux avec notamment un programme rĂ©unissant des pages majeures de la musique du Moyen-Ăge et de la Renaissance espagnole, ou encore, lors du concert Petites histoires naturelles », des piĂšces mettant en scĂšne diffĂ©rents animaux. Tout au long de la saison, la MaĂźtrise propose plusieurs concerts destinĂ©s au jeune public et au public scolaire avec deux spectacles qui donneront Ă©galement lieu Ă la crĂ©ation de podcasts de la sĂ©rie Les contes de la Maison ronde » Brundibar et Les sept corbeaux. Sans oublier la crĂ©ation dâun OpĂ©ra de poche commandĂ© Ă Emmanuelle Da Costa sur le personnage mythologique dâActĂ©on, dans lequel des marionnettes tiendront une place de choix. Enfin, la MaĂźtrise contribue Ă lâenrichissement permanent des contenus du portail numĂ©rique de Radio France, Vo !x, ma chorale interactive », destinĂ© Ă accompagner la pratique du chant choral sur lâensemble du territoire.
Le film est aujourd'hui tournĂ©, au-delĂ des attentes qu'il pouvait soulever. D'un documentaire autour de quelques spĂ©cialistes du jeĂ»ne, il est devenu un vĂ©ritable film sur le JeĂ»ne qui sera projetĂ© sur grand Ă©cran. De 6 jours de tournage et 3 interviews, il s'est muĂ© en 25 jours et 27 entretiens passionnants qui nĂ©cessitent d'autres moyens. Plus de temps de montage, une meilleure post-production, la composition d'une musique originale avec enregistrement studio, une communication ambitieuse voilĂ ce que cette campagne offrira au film. Une qualitĂ© Ă la hauteur de son contenu unique !Synopsis Faire le choix de ne pas manger pour retrouver la santĂ© ? Cette idĂ©e saugrenue continue d'intriguer et de diviser mais rencontre aujourdâhui un engouement grandissant dans les mĂ©dias et dans de nombreuses par Fabien Moine, accompagnateur de jeĂ»ne, ce film propose une information complĂšte sur le jeĂ»ne Ă travers les interviews dâexperts et les histoires de vie de jeĂ»neurs qui tĂ©moignent avant, pendant et aprĂšs leur jeĂ»ne. Au rythme de la nature, ils apprennent Ă Ă©couter leur corps. Sans dogmatisme ou prosĂ©lytisme, le film revient sur 55 ans dâhistoire du jeĂ»ne en France avec comme interrogation la suite Ă lui donner, demain...Images magnifiques, musique composĂ©e pour lâoccasion câest en poĂ©sie que des rĂ©ponses seront transmises et les diffĂ©rentes maniĂšres de jeĂ»ner prĂ©sentĂ©es. Bien plus qu'une dĂ©marche de bien-ĂȘtre, c'est une ode au merveilleux fonctionnement du corps humain, Ă sa capacitĂ© Ă retrouver la pleine santĂ©. C'est aussi une quĂȘte de soi, de son humanitĂ©...L'Ă©quipeLes intervenants spĂ©cialistes du jeĂ»neLes jeĂ»neurs Quelques images du film...A quoi servira l'argent collectĂ© ? Aujourd'hui 35 heures d'images ont Ă©tĂ© tournĂ©es, le montage a commencĂ© mais les fonds propres du rĂ©alisateur ne suffisent pas Ă rendre possible le projet tel qu'il s'est transformĂ© un vĂ©ritable film projetĂ© sur grand Ă©cran et Ă©ditĂ© en DVD !L'aventure du film c'est aussi Envie d'en savoir plus sur le film PrĂ©sentation vidĂ©o de 30 minutes par le rĂ©alisateurComment puis-je aider le film ?
Le JeĂ»ne de Daniel - 21 jours Le jeĂ»ne est un moyen de faire taire tout ce qui nous empĂȘche dâĂ©couter notre Ăąme qui crie vers Dieu. Plus quâune simple discipline du corps, câest une disposition du cĆur et de lâesprit qui nous permet de nous rapprocher de Dieu et dâexpĂ©rimenter des percĂ©es spirituelles. Câest aussi un bon moyen de traverser le mur de lâhiver et de vivre une annĂ©e extraordinaire. Pourquoi jeĂ»ner en cette nouvelle saison? Plan de lecture Afin de tâaider dans ton temps quotidien avec Dieu, voici 21 versets, soit un par jour, Ă mĂ©diter et sur lesquels prier. 17 Daniel 18 Daniel 19 Daniel 1 Pierre 20 Daniel 21 Matthieu 22 JosuĂ© 23 Matthieu 24 Matthieu 25 Daniel 26 Jacques Jacques 27 Matthieu 28 Luc 18. 1-8 29 Jonas 30 Daniel 31 Daniel Jean 01 Marc HĂ©breux 02 Daniel Daniel 03 1 Rois Psaumes 04 ĂsaĂŻe 05 Esther 2 Chroniques 06 Philippiens Romains Comment jeĂ»ner? Pour cette pĂ©riode de jeĂ»ne, nous allons prendre exemple sur Daniel et ses amis qui pendant 21 jours se sont abstenus de viandes, de mets dĂ©licats et de vin, parce quâils avaient plus faim de Dieu que de ce que la table du roi pouvait leur offrir. Nous te proposons donc un jeĂ»ne partiel, oĂč tu ne consommeras pas de viande, de sucre, ni dâalcool. Afin de maximiser ton temps avec Dieu, nous tâinvitons Ă©galement Ă limiter les distractions et Ă plutĂŽt te remplir de la parole de Dieu. Quelques idĂ©es de jeĂ»ne Si une condition mĂ©dicale ne te permet pas de modifier ton alimentation, concentre-toi sur les idĂ©es de jeĂ»ne qui te conviennent. 1 Pas de viande, de sucre, ni dâalcool Mais tout plein de lĂ©gumes, de fruits, de cĂ©rĂ©ales, de graines et de noix. Tu peux aussi ajouter des produits laitiers si tu veux. 2 Pause de Netflix ou de tĂ©lĂ© Tes sĂ©ries favorites seront encore lĂ Ă ton retour. Pourquoi ne pas prendre une marche au grand air en Ă©coutant ta louange prĂ©fĂ©rĂ©e? 3 Pause des mĂ©dias sociaux Limite ton temps sur les mĂ©dias sociaux. Au lieu de texter, appelle les gens. Câest fou ce que ça peut faire du bien de parler et dâĂ©couter. 4 Ă bas le dessert Tout le monde peut sâabstenir de dessert, non? Remplace ton dessert par un fruit. Ta balance va tâaimer! 5 Pause de jeux vidĂ©o Remplace ta manette ou ton Ă©cran par une Bible. Suis un plan de lecture ou prie pour les personnes avec qui tu as lâhabitude de jouer. Ă compter du 17 janvier jusquâau 4 fĂ©vrier du lundi au vendredi, nous tâinvitons Ă un moment de dĂ©votion et de priĂšre quotidien sur Zoom sur lâheure du midi. DĂšs 12h21, un pasteur de la Chapelle apportera un court partage qui sera suivi par un moment de priĂšre. OĂč que tu sois, joins-toi Ă nous pour 21 minutes bien investies dans la prĂ©sence de Dieu. Tu ne sais pas par oĂč commencer pour la bouffe ? Nous avons 21 recettes pour toi Pour les fins de notre jeĂ»ne de Daniel, nous te proposons dâadopter un menu Ă base de lĂ©gumes, de fruits, de cĂ©rĂ©ales, de graines et de noix, et comprenant certains aliments issus de lâanimal, tels que les produits laitiers. Tu es vĂ©gĂ©tarien ou vĂ©gĂ©talien ? Pourquoi ne pas couper le dessert, utiliser moins de produits transformĂ©s ou faire un jeĂ»ne intermittent ? En bref, fais ce qui convient le mieux Ă ta situation. Si tu es un carnivore aguerri et que tu ne sais pas par quel bout commencer, voici 21 recettes pour tâaider. Fais-nous savoir comment on peut prier pour toi Tu vis des moments difficiles ou tu te sens seul? Nous avons une Ă©quipe toute prĂȘte Ă prier pour toi. Tu as besoin de parler? On est Ă ton Ă©coute ! Envoie-nous un message texte au numĂ©ro plus bas et un membre de lâĂ©quipe pastorale de la Chapelle se fera un plaisir dâĂ©changer avec toi ou mĂȘme de tâappeler pour discuter.
Ă la mĂ©moire de Jean-Michel Berthelot1La Musique et lâIneffable, lâassociation des deux termes dans le titre Ă©ponyme de lâouvrage de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch 1983 [1961] augure dâun mystĂšre de la musique et pose un rapport au sublime. Il suggĂšre Ă la fois que la musique a partie liĂ©e avec lâindicible, mais aussi que celle-ci sâoffre comme moyen de donner forme Ă lâinexprimable. Ce titre fait Ă©cho parallĂšlement Ă la difficultĂ© de parler de la musique et de la qualifier, Ă la crainte mĂȘme de lâapprĂ©hender quâĂ©voquent bien souvent ceux qui sâapprĂ©cient comme non-spĂ©cialistes, ceux qui ne se sentent pas armĂ©s dâun vocabulaire et dâoutils adĂ©quats. Lâassociation des deux termes Ă©voque encore sans Ă©puiser la palette des interprĂ©tations possibles [1] un butoir contre lequel viendrait heurter la pensĂ©e mĂȘme des spĂ©cialistes ». Pourtant, la musique câest aussi ce refrain qui nous accompagne au quotidien, un air, une chanson, le thĂšme dâune symphonie. Et tout le monde, ou presque, en entend chaque jour, en discute avec dâautres souvent. 2Comment en parler en sociologue ? Comment la sociologie sâest-elle emparĂ©e de cet objet musique » ? Cette question est dĂ©jĂ une maniĂšre assez inexacte de parler de musique comme phĂ©nomĂšne social et esthĂ©tique. Il faudrait se demander plutĂŽt comment les sociologies Ă©tudient les processus, les pratiques, les objets multiformes instruments, disquesâŠ, les acteurs qui font la musique. Et dâailleurs, objectera-t-on, faut-il parler de la musique, plutĂŽt que des musiques ou de faits musicaux ? Nous y reviendrons, car la question est constitutive de lâapproche sociologique choisie. PrĂ©cisons toutefois que lâexpression telle quâemployĂ©e dans cet article nâexprime pas une hiĂ©rarchisation entre ce qui serait de lâart ou nâen serait pas, ce qui reviendrait â au moins implicitement â Ă prĂŽner lâexclusion de certaines formes ou de certains genres musicaux ; cela ne marque pas davantage lâoubli du faire et de son inscription sociale, culturelle et historique. Dans lâemploi gĂ©nĂ©rique, ici privilĂ©giĂ©, le terme inclut toute forme de qualification dâune organisation sonore et parfois aussi multi-artistique comme musique » par des groupes sociaux ce qui est surtout valable en Occident, le terme nâayant pas dâexistence Ă©tablie dans toutes les sociĂ©tĂ©s. Parler de sociologie de la musique Ă©quivaudrait en ce sens Ă parler de sociologie de la famille ou de lâĂ©ducation sans prĂ©juger de la multiplicitĂ© des modĂšles familiaux et des formes dâĂ©ducation. 3Sociologie de la musique donc. Ou plus exactement sociologies de la musique. Notre propos interroge les maniĂšres de concevoir une approche sociologique de la musique et les phĂ©nomĂšnes Ă©tudiĂ©s dans ce domaine, mais aussi le rapport personnel et scientifique Ă la musique quâentretiennent quatre des principaux auteurs qui ont insufflĂ© un dĂ©veloppement de ce champ disciplinaire dans les annĂ©es 1980 en France [2] et qui contribuent Ă ce numĂ©ro de LâAnnĂ©e sociologique. Ăvoquer les itinĂ©raires de recherche, les principaux thĂšmes et les problĂ©matiques qui jalonnent les travaux de ces auteurs nous invite au prĂ©alable Ă questionner le caractĂšre insaisissable » de la musique et Ă reconstituer les dĂ©buts de la sociologie de la musique en France. Cela nous conduira Ă souligner en retour comment la musique et les sociologies de la musique interrogent la sociologie de maniĂšre â Insaisissable musique ?4Pierre Bourdieu a dit de la musique quâelle Ă©tait lâart âpurâ par excellence », elle qui ne dit rien et nâa rien Ă dire » Bourdieu, 1984. Ses propos ont pu paraĂźtre provocateurs les tenants dâune vision dâun art au-dessus des contingences sociales y perçoivent une critique sous-jacente et une dĂ©prĂ©ciation. Ă lâopposĂ©, pour les partisans dâune analyse sociologique de cette activitĂ© sociale comme toute autre, les termes de Pierre Bourdieu ont paru impropres tant la musique est faite de chair, par des humains, peuplĂ©e dâobjets, mise en scĂšne, liĂ©e aux industries culturelles⊠Sans doute faut-il y voir Ă la fois une discussion sur des reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es par la musique dans notre sociĂ©tĂ©, et la dĂ©signation dâune spĂ©cificitĂ© de cette activitĂ©. Rappelons-en quelques caractĂ©ristiques bien connues. 5Cet art du sonore est dâabord un art du spectacle en se rĂ©fĂ©rant Ă lâĂ©tymologie, câest-Ă -dire appelant lâobservation par lâavĂšnement. Pour se faire entendre, il nĂ©cessite dâĂȘtre jouĂ© » ici et maintenant, par des interprĂštes donc, ou par des machines, Ă lâaide dâun disque, dâun fichier sonore⊠Techniques, instruments au sens large, y compris la voix et les producteurs de son, supports en tout genre participent de son avĂšnement dans un espace-temps prĂ©cis, forcĂ©ment situĂ©, au terme dâune longue chaĂźne de coopĂ©ration » Becker, 1988 mobilisant de nombreux acteurs. Et câest grĂące Ă un dispositif matĂ©riel, par une incarnation physique, dans de lâhumain, de la technique, des objets, que le sonore parvient Ă nos oreilles. Toujours en devenir du temps quâelle est jouĂ©e et Ă©coutĂ©e, une » musique est en fait une multitude de moments uniques. 6MĂȘme avec paroles ou bien descriptive », empreinte de conventions » musicales qui font sens pour un groupe social Becker, 1988, une piĂšce de musique nâoffre pas de signification directe et nâest jamais univoque. On retrouve la question du rapport de la musique au langage, longuement dĂ©battue par Claude LĂ©vi-Strauss, nombre de sĂ©miologues et de musicologues, dont on ne peut reprendre ici les observations, les thĂšses et les dĂ©bats. Disons rapidement quâil nây a pas en musique de dispositif signifiant/signifiĂ© semblable Ă une langue, malgrĂ© lâexistence de langages » musicaux Ă la formalisation plus ou moins complexe faisant lâobjet de grammaires » [3]. En ce sens, la communication est essentiellement dâordre symbolique. Ce qui mĂšne tout droit Ă interroger les reprĂ©sentations Constant-Martin, 2006, la construction dâun sens non pas littĂ©ral mais multiforme et sans traduction immĂ©diate possible pour un groupe, dâune signification accordĂ©e par un/des individus et en partie partagĂ©e, et les Ă©motions qui y sont associĂ©es. 7Le caractĂšre souvent dĂ©crit comme impalpable, immatĂ©riel [4], fugace de la musique contribue Ă entretenir cette part de mystĂšre » [5], ce cĂŽtĂ© impĂ©nĂ©trable quâon lui prĂȘte souvent, cette peur » parfois exprimĂ©e envers le langage musical ». Comme lâont montrĂ© philosophes, musicologues et psychologues, la musique entretient un rapport privilĂ©giĂ© au temps Imberty, 1981. Toute musique crĂ©e un temps spĂ©cifique, une durĂ©e, Ă la fois dans et en dehors du temps commun, permettant de suspendre le fil du temps chronomĂ©trique, de renouer avec dâautres temporalitĂ©s PrĂ©vost-Thomas, 2002, de se syntoniser » avec dâautres compositeurs ou auditeurs SchĂŒtz, 2007, de partager ensemble des Ă©motions intenses. MaĂźtrise temporaire et symbolique du temps, la musique tisse un lien entre des individus, ouvre une fenĂȘtre partagĂ©e, se pose face Ă la vie et Ă la mort, Ă la condition humaine et au devenir humain, aux capacitĂ©s dâengendrement et de crĂ©ation. Parmi les autres arts et formes culturelles, la musique semble dotĂ©e non pas en soi », mais par ses propriĂ©tĂ©s socialement dĂ©finies dâun pouvoir symbolique particulier comme expĂ©rimentĂ© Ă propos du fĂ©minin et du masculin tels que repĂ©rĂ©s en musique par nos propres travaux historiquement en Occident, ce domaine artistique est le plus rĂ©sistant Ă un partage des prĂ©rogatives entre hommes et femmes quant aux fonctions crĂ©atrices composition, direction dâensembles musicaux, sans parler mĂȘme des modalitĂ©s de la pratique chant versus instrument, univers domestique/scĂšne publique. Genre au sens esthĂ©tique et genre au sens sociologique codĂ©terminent lâaccĂšs aux outils de crĂ©ation ainsi quâĂ la reconnaissance symbolique des unes et des autres dans un domaine confinant â finalement â au sacrĂ© Ravet, Ă paraĂźtre. 8Fait social et esthĂ©tique, la musique a aussi Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e comme un fait social total » en rĂ©fĂ©rence Ă Marcel Mauss. Pour Anne-Marie Green qui a dĂ©fendu en sociologie cette conception initiĂ©e en sĂ©miologie de la musique par Jean Molino, ce dernier distinguant le fait musical total » plutĂŽt que la musique des faits musicaux spĂ©cifiques plutĂŽt que des musiques, les diffĂ©rents paliers en profondeur » â selon lâexpression de Georges Gurvitch â de la musique imposent dâen Ă©tudier les aspects Ă©conomiques, politiques, matĂ©riels et techniques, symboliques, etc., de saisir Ă la fois les dimensions sociales et sensibles de chaque fait musical Green, 1993, 234 [6]. On ne peut prĂ©senter ici les thĂ©ories et les travaux menĂ©s du cĂŽtĂ© de la philosophie, de lâhermĂ©neutique, de la sĂ©miologie, de la musicologie et de lâethnomusicologie qui discutent la nature » du fait musical et les maniĂšres de lâapprĂ©hender. PrĂ©cisons toutefois que concevoir la musique en termes de faits et de pratiques, mais aussi â plus rĂ©cemment â lâenvisager en termes de processus est une dĂ©marche partagĂ©e par dâautres disciplines Cook, 2006. 9Proche de celle de certains ethnomusicologues et anthropologues de la musique, insistant sur lâimportance du faire, cette direction de recherche sociologique est, Ă nos yeux, fructueuse. Ătudier comment les acteurs fabriquent de la musique, du son qui prenne un sens esthĂ©tique pour un groupe social situĂ©, pris dans un espace-temps, analyser ce faire la musique » [7] oĂč production, rĂ©ception et Ćuvre » sont insĂ©parables, sâintĂ©resser plus spĂ©cifiquement Ă la musique en train de se faire », par exemple Ă la maniĂšre dont une cheffe et un orchestre construisent ensemble une interprĂ©tation musicale Ravet, 2007 porte Ă sâattacher aux interactions sociomusicales in situ, Ă prendre en compte aussi bien le contexte que les significations donnĂ©es par chacun Ă sa participation personnelle et Ă lâaction commune. La musique est ici saisie en tant que processus qui sâactualise dans le jeu » et par lâĂ©coute, ce qui implique de porter attention Ă toutes les pratiques, Ă toutes les musiques. 10Cette posture Ă la fois thĂ©orique et empirique conduit Ă dĂ©celer les traces des interactions sociales dans la construction mĂȘme du sonore ; elle interroge parallĂšlement le sens des pratiques musicales tel quâil sâenracine dans lâexpĂ©rience sonore et sociale, indissociablement et les propriĂ©tĂ©s esthĂ©tiques rĂ©pertoires, formes, instruments ou types de voix, etc. des processus analysĂ©s. La connaissance du matĂ©riau musical et une pluridisciplinaritĂ© associant sociologie et musicologie sâavĂšrent, dans cette optique, trĂšs enrichissantes, voire indispensables. De la mĂȘme maniĂšre, pour saisir tour Ă tour plutĂŽt que de maniĂšre simultanĂ©e les diffĂ©rentes facettes de chaque fait musical, la collaboration avec dâautres disciplines comme lâhistoire, lâĂ©conomie, lâethnologie ou les sciences politiques permet dâĂ©clairer cette activitĂ© humaine, sociale et symbolique, liĂ©e Ă dâautres univers et semblable Ă bien dâautres activitĂ©s, en se donnant la possibilitĂ© de prĂ©ciser sa spĂ©cificitĂ© par rapport aux autres pratiques artistiques et â Les dĂ©buts de la sociologie de la musique en France11Les rĂ©flexions sur les rapports entre musique et sociĂ©tĂ© ont une origine ancienne. Il suffit de penser aux Ă©crits de Platon et dâAristote sur la place Ă accorder aux musiciens dans la CitĂ© et le rĂŽle Ă donner Ă la musique dans lâĂ©ducation des citoyens, mais aussi aux reprĂ©sentations symboliques et politiques de la musique et des musiciens dans lâAntiquitĂ©. Les thĂ©oriciens de la Renaissance, puis les philosophes des LumiĂšres â pour ne citer quâeux â se sont penchĂ©s Ă leur tour sur la maniĂšre dont la musique entretient des liens avec le langage et la culture dâun peuple, avec lâexpression des sentiments et des Ă©motions, et sur ses relations avec le politique. 12Les fondateurs de la sociologie, quant Ă eux, ont initiĂ© une rĂ©flexion proprement sociologique sur lâart, sans y consacrer lâessentiel de leurs travaux PĂ©quignot, 2009 et en abordant rarement la musique en particulier. Max Weber reprĂ©sente une exception de taille. Son ouvrage posthume sur les fondements rationnels de la musique » Weber, 1998 [1921] est prĂ©curseur il propose une sociologie de la musique fondĂ©e sur une dĂ©marche de sociologie historique comparatiste, qui allie thĂ©orie et empirie et innove Ă la croisĂ©e de la sociologie et de la musicologie. Analysant la maniĂšre dont sâest traduit, en musique, le processus de rationalisation Ă lâĆuvre en Occident, il considĂšre Ă la fois les transformations du langage musical la tonalitĂ©, lâharmonie, la notation, lâĂ©volution des techniques en matiĂšre de facture instrumentale en particulier, leur inscription historique, Ă©conomique et sociale. Traduit tardivement en français par Jean Molino et Emmanuel Pedler, discutĂ© Ă la lumiĂšre de travaux plus rĂ©cents, lâouvrage demeure un essai novateur et fructueux. 13Parmi les auteurs publiĂ©s en France et pour la musique spĂ©cifiquement, outre Lionel Landry qui pose que la musique est un fait de conscience collectif » 1930, 114 dans son ouvrage sur la sensibilitĂ© musicale » et Maurice Halbwachs 1950 qui publie un texte sur la mĂ©moire collective chez les musiciens, Charles Lalo 1921 au dĂ©but du xxe siĂšcle, puis Marcel Belvianes 1951 et Alphons Silbermann 1955, 1968 ont chacun Ă leur maniĂšre tentĂ© de poser les fondements dâune sociologie de la musique. Ces trois auteurs se sont situĂ©s par rapport Ă lâesthĂ©tique traditionnelle qui a partie liĂ©e avec la philosophie, en des sens contraires pour les deux derniers Marcel Belvianes donne Ă lire une conception idĂ©alisĂ©e de la musique le caractĂšre social de celle-ci tenant uniquement au fait quâelle participe de la vie de chaque sociĂ©tĂ©, alors quâAlphons Silbermann tend Ă sociologiser lâanalyse les Ćuvres sont apprĂ©hendĂ©es en tant que symptĂŽmes de la sociĂ©tĂ©. Cependant, leurs propositions, essentiellement thĂ©oriques, demeurent de lâordre de lâ esthĂ©tique sociologique » Lalo, 1921. Ă partir dâexemples dâĆuvres, de compositeurs ou de situations de la vie musicale, se distinguant de lâhistoire de la musique par leur effort de gĂ©nĂ©ralisation BrĂ©van, 2005, ils sâattachent Ă mettre en lumiĂšre des dĂ©terminations extra-esthĂ©tiques en maniant diversement le rapport aux valeurs, mais ils restent pris dans une lecture sociale de lâart » Hennion, 1993 qui oppose art et sociĂ©tĂ©, en une posture aporĂ©tique. 14ParallĂšlement, la pensĂ©e spĂ©culative allemande » Menger, 1994 sâintĂ©resse Ă la musique et produit des textes Ă redĂ©couvrir aujourdâhui. Comme celui de Max Weber, les Ă©crits dâAlfred SchĂŒtz 2007 et de Theodor W. Adorno 1994 sont traduits tardivement en France et demeurent encore en partie mĂ©connus. Pour ce dernier, Ă la fois sociologue, philosophe, musicologue et compositeur, il faut crĂ©er une mĂ©thode dâinvestigation musico-sociologique » adaptĂ©e Ă chaque phĂ©nomĂšne, conjuguant analyse interne » des Ćuvres et analyse externe » [8]. Fruit de forces insĂ©rĂ©es dans des rapports de production, chaque Ćuvre dĂ©tient un degrĂ© de vĂ©ritĂ© » rarement saisi par les consommateurs de musique. Cette thĂ©orie critique qui pose une relative et illusoire autonomie de lâart par rapport Ă lâaliĂ©nation engendrĂ©e par la sociĂ©tĂ© de consommation a Ă©tĂ© fort discutĂ©e, aussi bien par les musicologues que les sociologues, la force de ses jugements de valeur en particulier ses prises de positions esthĂ©tiques contre le jazz tel quâil le connaissait Ă son Ă©poque rebutant. Son travail, qui participe dâune lecture sociale â Ă©laborĂ©e â de la musique, reste marquĂ© par lâemprise esthĂ©tique. Câest aussi le cas des travaux dâIvo Supi?i? 1971, qui inscrit finalement davantage ses rĂ©flexions en histoire sociale quâen sociologie, mais de maniĂšre opposĂ©e ce dernier rejete du champ des compĂ©tences sociologiques lâinterrogation sur la musique et sur les Ćuvres, rĂ©attribuĂ©e exclusivement Ă lâesthĂ©tique. 15En France, ce nâest quâĂ partir des annĂ©es 1960 que se dĂ©veloppe une vĂ©ritable sociologie dâenquĂȘte dans les domaines artistiques et culturels Moulin, 1988. En raison des profondes transformations sociales et du champ culturel, Ă la faveur dâune demande institutionnelle Ă©manant notamment du ministĂšre de la Culture, un ensemble de travaux empiriques voit le jour. Ils rĂ©pondent Ă un besoin de mieux connaĂźtre les producteurs et les consommateurs des arts et sâinscrivent dans le sillage dâune Ă©valuation des politiques instituĂ©es pour dĂ©mocratiser » la culture. Deux courants se sont ainsi formĂ©s PĂ©quignot, 2009 le premier regroupe des auteurs aux positions diverses comme Pierre Francastel, Roger Bastide et Jean Duvignaud gravitant autour de Georges Gurvitch ; le second se dĂ©veloppe autour de Raymond Aron, avec les travaux des Ă©quipes constituĂ©es par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, dâune part, et Raymonde Moulin, dâautre part. Les arts plastiques, le théùtre, les publics, la photographie constituent les premiers domaines dâinvestigation. LâintĂ©rĂȘt pour la musique vient plus tard. 16Pourtant, des colloques sur la musique ont lieu dans ces annĂ©es-lĂ en France en 1961 se tient au Centre dâĂ©tudes sociologiques un Colloque sur la musique » [9]. En 1962, le Colloque international pour une sociologie de la musique les nouvelles structures musicales constituent-elles un phĂ©nomĂšne social ? » [10] interroge les transformations du langage musical savant » ; il fait appel Ă des musicologues et ethnomusicologues, des compositeurs, des acteurs de la vie musicale, mais pas Ă des sociologues. Quelques contributions sociologiques paraissent sur la chanson Bernard, 1964 et le jazz Newton, 1966. Aux Ătats-Unis, dans les annĂ©es 1960 toujours, Howard S. Becker publie Outsiders 1985 [1963] qui comprend deux chapitres consacrĂ©s aux musiciens de danse » les musiciens des clubs de jazz des annĂ©es 1940-1950 Ă Chicago. Mais lâinfluence de ce dernier en France ne se fait sentir de maniĂšre majeure quâĂ partir des annĂ©es 1980, lorsque ses travaux sont traduits en français. 17Ă la faveur de la rĂ©instauration dâune section Sociologie de lâart » dans LâAnnĂ©e sociologique, Antoine Hennion constate ainsi en 1984 que la sociologie de la musique est moins avancĂ©e que celle de la peinture » Hennion, 1984, 379. Il lui consacre le premier dĂ©bat thĂ©matique en discutant des travaux anglophones, ceux de lâanthropologue de la musique John Blacking dont Le sens musical Ă©tait paru traduit en français en 1980 et lâouvrage collectif intitulĂ© Whose Music? A Sociology of Musical Languages Sherperd et alii, 1977 proposant un modĂšle thĂ©orique systĂ©matique » pour la sociologie de la musique. Ă cette Ă©poque, en effet, des travaux en langue anglaise fleurissent, en particulier sur le rock et la culture juvĂ©nile, comme ceux de Simon Frith qui publie un premier opus The Sociology of Rock 1978 bientĂŽt suivi dâautres, ou ceux de Stith H. Bennett 1980. 18De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le colloque sur la Sociologie de lâart » organisĂ© en 1985 Ă Marseille par Raymonde Moulin apparaĂźt comme fondateur dâun champ spĂ©cifique de la sociologie, celui de la sociologie des arts et de la culture. Sur la quarantaine de contributions, cinq portent directement sur la musique pour les aspects institutionnels et Ă©conomiques, FrĂ©dĂ©rique Patureau sur LâOpĂ©ra de Paris ou les ambiguĂŻtĂ©s de lâenjeu culturel » Moulin, 1999 [1986], 83-93 ; du cĂŽtĂ© des professions artistiques et des marchĂ©s de lâart, Jean-Louis Fabiani sur les CarriĂšres improvisĂ©es thĂ©ories et pratiques de la musique de jazz en France » 231-246 et Pierre-Michel Menger sur Lâart, objet de science la recherche musicale savante contemporaine » 247-260 ; enfin, Ă propos de la sociologie des Ćuvres, John Shepherd Les exigences dâune sociologie des Ćuvres musicales le cas des musiques âclassiquesâ et âpopulairesâ » 335-346 et Antoine Hennion La musique est une sociologie points de mĂ©thode, Ă propos des thĂ©ories musicales de Rameau » 347-356. 19La fin des annĂ©es 1970 et les annĂ©es 1980 marquent ainsi le dĂ©veloppement de travaux empiriques sur la musique en France et lâinvestissement de chercheurs qui vont consacrer pleinement â au moins un temps â leurs recherches Ă la musique. Si Bruno BrĂ©van soutient en 1977 une thĂšse de sociologie historique sur la vie musicale parisienne et le concert sous le rĂšgne de Louis XVI et sous la RĂ©volution, qui donne lieu Ă la parution dâun ouvrage BrĂ©van, 1980, les autres chercheurs se concentrent davantage sur la pĂ©riode contemporaine. Pierre-Michel Menger commence Ă publier sur la crĂ©ation musicale dans un premier article en 1977, avant son ouvrage sur La Condition du compositeur et le marchĂ© de la musique contemporaine en France 1979, bientĂŽt suivi par Le Paradoxe du musicien 1983 issu de sa thĂšse de doctorat. Antoine Hennion fait paraĂźtre Ă la mĂȘme Ă©poque des recherches sur lâindustrie du disque un premier document en 1975, suivi dâun ouvrage avec Jean-Pierre Vignolle sur LâĂconomie du disque en France 1978, puis de celui sur Les Professionnels du disque. Une sociologie des variĂ©tĂ©s 1981. La mĂȘme annĂ©e paraĂźt le premier rapport de lâ EnquĂȘte sur les Ă©lĂšves et anciens Ă©lĂšves des Ă©coles de musique contrĂŽlĂ©es par lâĂtat » auquel il participe. En 1983, Anne-Marie Green soutient sa thĂšse sur le rapport des adolescents de lycĂ©es professionnels Ă la musique, qui donne lieu Ă la publication dâun ouvrage intitulĂ© Les Adolescents et la Musique 1986. Patrick Mignon commence Ă publier sur le rock et Jean-Louis Fabiani sur le jazz. Ă la fin des annĂ©es 1980, Emmanuel Pedler fait paraĂźtre ses premiers articles sur lâopĂ©ra et sur lâĂ©coute aprĂšs avoir soutenu une thĂšse proposant une sociosĂ©miotique de lâopĂ©ra verdien » en 1984. 20On ne peut bien sĂ»r citer tous les auteurs qui dĂ©veloppent une rĂ©flexion dâordre sociologique sur la musique Ă partir des annĂ©es 1980 [11]. Avant Jacques Attali avec son essai dâĂ©conomie politique de la musique » 1977 et Françoise Escal avec Espaces sociaux. Espaces musicaux 1979, Paul Beaud et Alfred Willener avaient en effet proposĂ© dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1970 une rĂ©flexion sur la façon sans prĂ©cĂ©dent dont la musique sâintĂ©grait dans la vie quotidienne et se faisait porteuse dâune nouvelle culture » Beaud, Willener, 1973. Chercheur suisse hĂ©ritier de la pensĂ©e dâAdorno, aprĂšs avoir menĂ© des recherches en sociologie du travail, Alfred Willener se consacre Ă la musique en travaillant successivement sur lâinterprĂ©tation, les rapports sociaux Ă lâĆuvre dans lâorchestre, lâimprovisation. En outre, venus de la linguistique pour Louis-Jean Calvet, de lâhistoire pour Jean-Claude Klein ou de la psychologie sociale pour Jean-Marie Seca, des Ă©tudes dâautres disciplines interrogent les rapports musique/sociĂ©tĂ© Ă propos de la chanson, pour les premiers Calvet, 1981 Klein, 1990, les musiciens de rock, pour le troisiĂšme Seca, 1987. 21Les premiĂšres recherches empiriques en sociologie de la musique ont suivi plusieurs chemins, notamment celui des nouvelles » musiques, et en particulier le rock, oĂč la rĂ©flexion croise celle sur la culture jeune » voire le problĂšme jeune », sur les politiques urbaines, sociales et culturelles, sur la part des industries culturelles et des mĂ©dias dans ces phĂ©nomĂšnes. Autre type de nouvelle » musique, la musique contemporaine et la crĂ©ation ont Ă©tĂ© questionnĂ©es, Ă lâaune du rĂŽle du marchĂ© et de celui de lâĂtat et ses facultĂ©s dâintervention en France. Ainsi la rĂ©partition des tĂąches que lâon a parfois voulu voir entre une musicologie qui traiterait de musique sĂ©rieuse » et une sociologie qui se consacrerait Ă la musique dite populaire nâest pas avĂ©rĂ©e du cĂŽtĂ© de cette derniĂšre en France [12].3 â Parcours intellectuels de quatre sociologues22Dans ce contexte fertile, certains auteurs proposent un renouveau des approches thĂ©oriques, empiriques et Ă©pistĂ©mologiques par rapport Ă leurs prĂ©dĂ©cesseurs, en se distinguant notamment de lâ esthĂ©tique sociologique ». Les annĂ©es 1980 et 1990 voient ainsi la parution dâarticles et dâouvrages qui font date. Face Ă la richesse et Ă la multiplicitĂ© actuelle des dĂ©marches, il paraĂźt essentiel de revenir briĂšvement sur des travaux qui ont ouvert des voies heuristiques. Appartenant Ă la gĂ©nĂ©ration du baby-boom [13], les quatre contributeurs Ă ce numĂ©ro ont Ă©tĂ© formĂ©s dâabord Ă dâautres disciplines la philosophie Ă lâens, pour Jean-Louis Fabiani et Pierre-Michel Menger, comme nombre de sociologues avant eux Raymond Aron, Pierre Bourdieu, mais aussi le droit, pour Emmanuel Pedler, les sciences de lâingĂ©nieur et la musicologie, pour Antoine Hennion. Pour autant leur doctorat sâinscrit en sociologie, discipline Ă laquelle les chercheurs Ă leur suite seront plus frĂ©quemment initialement formĂ©s. Revenons un temps sur lâitinĂ©raire de recherche de chacun dâentre eux. 23Directeur dâĂ©tudes Ă lâehess et professeur Ă la Central European University Budapest, Jean-Louis Fabiani n. 1951 a soutenu en 1980 Ă lâehess, sa thĂšse sur lâĂ©tude des configurations de savoir ». Elle a donnĂ© lieu Ă lâouvrage Les Philosophes de la RĂ©publique 1988. Ses recherches actuelles interrogent des problĂ©matiques essentielles en sociologie de la culture sur savant/populaire et sur la lĂ©gitimitĂ© culturelle. Tout au long de ses travaux court un fil qui le relie rĂ©guliĂšrement Ă la musique, au jazz en particulier et au music-hall Fabiani, 2006. Ce thĂšme de recherche prend une importance dans son parcours sans doute plus forte quâil ne le laisse entendre comme en tĂ©moignent les thĂšses quâil a dirigĂ©es sur le rap Pecqueux, 2003, le jazz Roueff, 2007 et la globalisation des formes musicales jazz/rock Dorin, 2005. 24Par le jazz se trouve abordĂ©e la question des arts moyens », de la tension entre cultures savantes et populaires, des formes de rĂ©ception et leurs variations historiques. Son article CarriĂšres improvisĂ©es » augure ainsi dâune analyse, non pas des carriĂšres de musiciens de jazz au sens de Everett Hughes ou de la sociologie du travail, mais de la constitution sociale de lâobjet âjazzâ en France » Fabiani, 1986, 231 il montre comment le jazz a Ă©tĂ© perçu et construit comme tel et quel a Ă©tĂ© lâimpact des processus de thĂ©orisation de cette musique sur sa perception et sa caractĂ©risation en musique noire ». Lâethnicisation de cette musique a partie liĂ©e avec la constitution et lâinfluence dâune jazzophilie » faite par des blancs » en France. Lâarticle Ă©voque Ă©galement le processus de lĂ©gitimation du jazz, par le biais de politiques culturelles, dâun processus dâinstitutionnalisation enseignement, commandes dâĂtat⊠et lâavĂšnement dâ employĂ©s du jazz ». Mais les Ă©crits qui suivent Fabiani, 2008 nuancent cette analyse. Jean-Louis Fabiani montre que le jazz, loin dâĂȘtre un art moyen » en homologie avec les goĂ»ts de la petite bourgeoisie », se rĂ©vĂšle aprĂšs enquĂȘte un art de la tension entre deux extrĂȘmes » comme il lâexplique dans ce numĂ©ro. Au contact de terrains particuliers, la thĂ©orie de la lĂ©gitimitĂ© culturelle telle que dĂ©veloppĂ©e par Pierre Bourdieu en vient Ă ĂȘtre ainsi fortement amendĂ©e. 25Antoine Hennion n. 1952 est professeur Ă lâĂcole des Mines et membre du Centre de sociologie de lâinnovation quâil a dirigĂ© de 1994 Ă 2002. Il dĂ©veloppe une sociologie de la culture Ă partir de la musique Ă laquelle il consacre la majoritĂ© de ses travaux parmi dâautres sur la radio, la publicitĂ©, le design, le vin, et plus rĂ©cemment les humanitĂ©s altĂ©rĂ©es » par le handicap, la vieillesse, lâalcoolismeâŠ. Comme pour les autres auteurs, on ne peut Ă©voquer tous ses Ă©crits, tant les thĂ©matiques de recherches sont fĂ©condes. Elles portent principalement sur le disque, sur les Ă©lĂšves des conservatoires et lâenseignement musical en France, sur les amateurs et les auditeurs, lâĂ©coute et les goĂ»ts, sur la musique ancienne, Bach et Rameau en particulier, mais aussi sur lâopĂ©ra, le rockâŠ, et le conduisent Ă diriger des thĂšses par exemple Ă propos du heavy metal Petesch, 2009. La mĂ©diation, puis les attachements » et sa conception pragmatiste de la sociologie y trouvent leurs fondements. 26Dans ses premiers travaux sur lâindustrie du disque, Antoine Hennion montre le rĂŽle essentiel, dans la production dâune chanson de variĂ©tĂ©, du directeur artistique en tant que mĂ©dium » qui incarne le public ses dĂ©sirs, ses envies⊠» Hennion 1981, 13. Dans La Passion musicale 1993, ouvrage issu de la thĂšse quâil a soutenue en 1991, Antoine Hennion dĂ©veloppe sa thĂ©orie de la mĂ©diation. AprĂšs avoir interrogĂ© le renouveau » de la musique baroque, sa redĂ©couverte qui est en fait une rĂ©invention de cette musique aujourdâhui Ă lâaide dâobjets instruments, disques⊠outre les traitĂ©s thĂ©oriques anciens, il discute les thĂ©ories en sociologie de lâart et en histoire sociale de lâart et explique que le moyen de saisir lâobjet musique est de lâapprĂ©hender par ses mĂ©diations, par les liens musique-auditeur, par les gestes, la scĂšne, les instruments, les partitions⊠27Poursuivant ces pistes, il sâintĂ©resse notamment aux amateurs et Ă Bach au cĆur de deux ouvrages publiĂ©s en 2000. Avec le musicologue JoĂ«l-Marie Fauquet, il analyse comment sâest créé un goĂ»t pour les musiques du passĂ© avec Bach au xixe siĂšcle Fauquet, Hennion, 2000. LâĂ©laboration dâun amour de la musique » et lâavĂšnement de lâ amateur » au sens de celui qui aime et cultive ce goĂ»t sont constitutifs de lâappropriation de cette musique en la transformant par des arrangements divers, en produisant discours et commentaires⊠et modifient lâapproche de la musique en gĂ©nĂ©ral. Les diffĂ©rentes figures de lâamateur » Hennion, Maisonneuve, Gomart, 2000 doivent prendre place dans lâhistoire de la musique, qui est aussi une histoire de lâĂ©coute et du goĂ»t marquĂ©e par la discomorphose ». Mis en parallĂšle avec lâeffet dâune drogue, toutes proportions gardĂ©es, lâattachement pour la musique passe fortement par le rapport Ă des objets comme le disque. 28Dans lâhĂ©ritage de la pensĂ©e de Bruno Latour et de Michel Callon, membres du mĂȘme laboratoire de recherche, Antoine Hennion propose ainsi une approche pragmatiste de la sociologie et de la musique. En tant que telle et posĂ©e a priori, cette derniĂšre nâexiste pas, pas plus que le social. Pour reprendre les termes de lâauteur, les choses et les objets nous font », par les prises » quâils exercent sur nous. Les collectifs, les corps et les subjectivitĂ©s font exister la musique dans un faire ensemble ». Son approche de la musique se positionne ainsi contre la sociologie critique de Pierre Bourdieu, refusant une position quâil estime surplombante » dominants/dominĂ©s et sociologiste marquĂ©e par le discours sur la croyance ». Elle critique Ă©galement les approches qui Ă©vacuent la musique parce quâelles restent dans un dualisme entre sociologie et esthĂ©tique, objet et sujet. Dans la perspective qui est la sienne, insistant sur les capacitĂ©s rĂ©flexives des acteurs, il faut partir de lâappropriation, montrer comment lâobjet musique devient objet de dĂ©sir », producteur de sens et dâimaginaire. Ă la question essentialiste de la nature de lâobjet se substitue alors lâinterrogation sur ce que fait la musique » et ce quâelle fait faire », Ă ceux qui la goĂ»tent et lâapprĂ©cient. 29Pierre-Michel Menger n. 1953 est directeur de recherche au cnrs et directeur dâĂ©tudes Ă lâehess ; il a dirigĂ© le Centre de Sociologie du Travail et des Arts de 1993 Ă 2009. La crĂ©ation musicale contemporaine a constituĂ© son premier domaine dâinvestigation notamment pour son doctorat on lâa vu, oĂč il a rĂ©alisĂ© une enquĂȘte dâenvergure sur les compositeurs et leurs liens Ă lâĂtat, ces travaux ayant Ă©tĂ© prolongĂ©s par une Ă©tude des publics de la musique contemporaine Menger, 1986 et sur Les Laboratoires de la crĂ©ation musicale 1989. Il y montre le caractĂšre assistĂ© » de la crĂ©ation notamment le poids des commandes, les carriĂšres des compositeurs Ă©tant trĂšs liĂ©es Ă cette institutionnalisation. La question des publics et de lâĂ©coute de la musique contemporaine en dĂ©coule ; elle interroge le schisme communĂ©ment admis entre crĂ©ateurs et auditeurs et montre la coupure entre une consommation volontariste » et la perception de cette musique fondĂ©e sur des compromis. 30Dâune terminologie bourdieusienne dans le Paradoxe du musicien 1983, lâanalyse se dĂ©clinant en termes de prises de positions esthĂ©tiques Ă mettre en relation avec des dispositions sociales et la position professionnelle des crĂ©ateurs, Pierre-Michel Menger en vient trĂšs vite Ă une critique de la thĂ©orie de la lĂ©gitimitĂ© culturelle Ă propos de lâapprĂ©ciation problĂ©matique par mise en suspend du jugement critique de la musique contemporaine mĂȘme pour les auditeurs censĂ©s ĂȘtre les plus cultivĂ©s ». De maniĂšre sous-jacente, la rĂ©flexion sur la musique comme type de langage, ses dĂ©terminations temporelles et historiques au regard des paradigmes esthĂ©tiques, est essentielle. 31Par la suite, ses recherches ont portĂ© sur les comĂ©diens et les intermittents, et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, sur le travail et les professions artistiques, les marchĂ©s de lâart, les nouvelles formes de salariat. Aujourdâhui, il sâintĂ©resse au monde acadĂ©mique Ă propos de questions telles que les inĂ©galitĂ©s de talent et de gain, questions au cĆur de son ouvrage synthĂ©tique Le travail crĂ©ateur 2009. Lâanalyse des professions artistiques et scientifiques est menĂ©e sous lâangle de la gestion de lâincertitude comme moteur des pratiques crĂ©atrices, Ă la lumiĂšre des enseignements de la thĂ©orie Ă©conomique. Lâincertitude engendre la surprise qui procure une gratification au travail de lâartiste ou du crĂ©ateur, lui-mĂȘme soumis Ă de perpĂ©tuels réévaluations. Des diffĂ©rences minimes de talent produisent des inĂ©galitĂ©s patentes de rĂ©ussite dans des univers nĂ©cessairement inĂ©galitaires », empreints de concurrence, comme le montre cette thĂ©orie de lâaction en horizon incertain ». 32Tout au long de cet ouvrage qui thĂ©orise son approche, la musique se fait entendre. Pierre-Michel Menger a dâailleurs consacrĂ© en 2002 une analyse au talent et au gĂ©nie Ă propos de Beethoven, oĂč il critique des postures constructivistes thĂ©oriques comme celle de Theodor W. Adorno ou empiriques comme celles de Norbert Ălias et surtout de Tia DeNora pour privilĂ©gier une analyse dynamique » en termes de rĂ©seaux, de variations de talent qui se renforcent et finissent par produire des Ă©carts consĂ©quents en matiĂšre de soutien de lâactivitĂ© et de reconnaissance du gĂ©nie ». Aux forces sociales de macro-acteurs en lutte, il entend opposer une analyse plus micro- sociologique, moins dĂ©terministe, oĂč les stratĂ©gies des acteurs intĂšgrent le feed-back produit par le jugement incessant des musiciens eux- mĂȘmes et dâautres acteurs au jeu de concurrence du milieu. Y transparaĂźt par touches, en particulier Ă la fin du texte, le statut historique, social et symbolique spĂ©cifique de la musique sĂ©rieuse ou savante ». AprĂšs Beethoven et le gĂ©nie, mais aussi Rodin et lâinachĂšvement, il approfondit dans ce numĂ©ro sa conception dâune sociologie de lâĆuvre musicale. Ajoutons quâil a dirigĂ© plusieurs thĂšses sur le rock Mignon, 1996, les professions et carriĂšres musicales Coulangeon, 1998, le lien entre innovation Ă©conomique, sociale et esthĂ©tique pour la musique ancienne François, 2000 ou les musiques Ă©lectroniques Jouvenet, 2003. 33Enfin, Emmanuel Pedler n. 1956 est directeur dâĂ©tudes Ă lâehess de Marseille. Sa thĂšse soutenue en 1985 et son habilitation Ă diriger des recherches 1996 portent entre autres sur lâopĂ©ra auquel il consacre un ouvrage Pedler, 2003 et plusieurs articles mobilisant notamment une approche sociohistorique. Il sâintĂ©resse aux carriĂšres de spectateurs et dâauditeurs et travaille parallĂšlement sur lâĂ©coute en dialoguant avec la musicologie. Pour caractĂ©riser les modalitĂ©s et les paramĂštres de lâĂ©coute plus prĂ©cisĂ©ment que dans les enquĂȘtes sur les goĂ»ts musicaux, il mĂšne par exemple des expĂ©riences Ă lâaide de socio-audigrammes » Pedler, 1994. Il montre ainsi que la finesse de lâĂ©coute varie en fonction du degrĂ© de conversion musicale », dâune part, mais aussi que les Ćuvres du grand rĂ©pertoire » peuvent faire Ă la fois lâobjet dâune lecture commune » et dâune Ă©coute savante », y compris chez les professionnels. 34Ses recherches sur le concert et sur lâinstitutionnalisation de la musique savante Pedler, 2004 prolongent la mise en question des fondements de la thĂ©orie de la lĂ©gitimitĂ© culturelle pertinente quant Ă lâimportance des institutions, cette thĂ©orie est Ă nuancer quant aux formes de rĂ©ception qui, rapportĂ©es aux diffĂ©rents types de public, sont loin dâĂȘtre uniformes pour un mĂȘme groupe. Comme il le montre Ă propos dâune reprĂ©sentation du BĆuf sur le toit de Darius Milhaud Pedler, 2004, confrontation », malentendus culturels » et complicitĂ©s dans le malentendu » caractĂ©risent la rĂ©ception en concert musiciens et public lyrique sensibilisĂ© Ă la musique dite savante apprĂ©cient de maniĂšre opposĂ©e la prestation, montrant la diversitĂ© des entendements musicaux ». En outre, le concert et chaque type dâinstitution provoquent la construction dâun rapport particulier Ă la chose musicale ». 35De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Emmanuel Pedler sâintĂ©resse Ă la rĂ©ception des Ćuvres â musicales, visuelles et théùtrales dans dâautres travaux â ainsi quâaux formes culturelles de la communication, ancrant sa rĂ©flexion en sociologie de la culture. La sociologie de la musique continue cependant de lâoccuper, par la direction de thĂšses par exemple sur le rap Sberna, 2000 et les musiques particularistes » Cestor, 2004, mais aussi par la relecture de textes fondateurs en sociologie de la musique. Depuis la traduction du texte inachevĂ© de Max Weber 1998, il Ćuvre Ă en montrer lâintĂ©rĂȘt actuel pour la sociologie de la culture â Ă lâinstar de ceux de Georg Simmel, mais aussi Alfred SchĂŒtz et Maurice Halbwachs comme il lâĂ©voque dans ce numĂ©ro â au-delĂ des malentendus sur sa lecture Pedler, 2006, 2008. En particulier, la dĂ©marche sociohistorique comparative et lâimportance des techniques dans lâĂ©volution des formes culturelles constituent des directions de recherche quâil contribue lui-mĂȘme Ă problĂ©matiser. 36La diversitĂ© des thĂ©matiques et des approches des quatre auteurs montre, sâil Ă©tait encore besoin de sâen convaincre, que se lisent lĂ des sociologies de la musique, des maniĂšres diffĂ©rentes et complĂ©mentaires de faire de la sociologie de la musique. Sociologies du travail musical, de la mĂ©diation, de la rĂ©ception, sociomusicologie, elles sont liĂ©es Ă la sociologie des arts et de la culture, des professions, des rĂ©seaux, etc. Aucun des quatre auteurs dâailleurs ne laisserait Ă©tiqueter ses recherches sous une seule acception, mĂȘme sâils citent lâune ou lâautre parmi leurs domaines dâĂ©tude. Ces quatre sociologues participent Ă lâimpulsion donnĂ©e depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980 Ă la sociologie de la musique en France, notamment en dirigeant des thĂšses, avec dâautres comme Anne-Marie Green. Le foisonnement des recherches depuis une dizaine dâannĂ©es en France suit des pistes ouvertes par leurs travaux recherches sur le travail et les professions musicales interprĂštes, musiciens ordinaires »âŠ, la crĂ©ation et la production musicales au sein des musiques savantes » comme populaires », le marchĂ© de la musique au fil de ses Ă©volutions en fonction de lâapparition de nouveaux supportsâŠ, les institutions et les politiques musicales lĂ©gitimant » par exemple des musiques comme le rock, lâĂ©coute et les expĂ©riences musicales oĂč publics, mĂ©lomanes, amateurs au sens dâaficionados, ou encore Ă©motions esthĂ©tiques sont apprĂ©hendĂ©s, les Ćuvres et les interprĂ©tations au cĆur dâinterrogations toujours renouvelĂ©es⊠tout en explorant de nouveaux terrains et dâautres approches. On en trouvera une prĂ©sentation par CĂ©cile PrĂ©vost-Thomas Ă la suite des Ă©tudes de nos quatre â Un rapport Ă©troit Ă la musique37Non spĂ©cifique Ă ce domaine â rebattue selon dâaucuns â, une question se pose pourtant avec acuitĂ© dans les dĂ©bats sur les dĂ©marches heuristiques en sociologie des arts et de la culture, tout particuliĂšrement en musique faut-il ĂȘtre musicien » pour mener des recherches pertinentes sur la musique, Ă tout le moins pour mener des enquĂȘtes et comprendre ce qui se dĂ©roule sur le terrain ? Musicien » sâentend ici en un sens large qui comprend de multiples acceptions ĂȘtre formĂ© Ă la musique, jouer soi-mĂȘme de la musique dâune maniĂšre ou dâune autre, ĂȘtre reconnu comme lâun des membres du milieu » sur lequel porte lâenquĂȘte on nâemploie pas ici Ă dessein le terme professionnel » qui ne recouvre pas forcĂ©ment la mĂȘme signification pour les acteurs concernĂ©s et pour lâobservateur. Ou alors, la condition minimale » requise est-elle de bien connaĂźtre » le milieu Ă©tudiĂ©, voire dâapprĂ©cier particuliĂšrement la musique qui y est produite ? Ou encore, rien de tout cela nâest-il nĂ©cessaire, lâimplication pouvant reprĂ©senter davantage une entrave, un biais potentiel contre lequel se prĂ©munir ? 38Howard S. Becker, musicien de jazz et sociologue observant son propre milieu, dans Outsiders et dâautres Ă©crits Faulkner, Becker, 2009, reprĂ©sente actuellement une figure tutĂ©laire pour de nombreux sociologues en contact avec un terrain musical spĂ©cifique. Les quatre auteurs dont nous venons dâapprĂ©hender le parcours intellectuel entretiennent chacun un rapport particulier Ă la musique, qui â contrairement Ă H. S. Becker â nâest pas de lâordre de lâobservation participante oĂč relations personnelle et scientifique se mĂȘlent indissociablement. Cependant, leur façon de concevoir la sociologie est pour chacun dâeux marquĂ©e par leur intĂ©rĂȘt intellectuel pour la musique, par leurs goĂ»ts et leur pratique le cas Ă©chĂ©ant. DĂ©couvrir un tant soit peu le rapport quâils entretiennent avec la musique permet donc de mieux saisir la construction de leur pensĂ©e, outre leur approche de cet objet » en tant que chercheurs [14]. 39Tout dâabord, deux dâentre eux ont Ă©tĂ© formĂ©s longuement, en particulier Ă la musique dite classique quâelle soit enseignĂ©e en conservatoire ou en cours particuliers. Les deux autres formulent des regrets face Ă une absence de formation et/ou un manque de pratique. Si Pierre-Michel Menger a regrettĂ© infiniment de nâavoir appris le piano », Jean-Louis Fabiani explique 40 Jâai fait un peu de piano et de solfĂšge Ă©tant enfant, mais surtout jâai fait du chant classique Ă la Schola Cantorum quand jâĂ©tais Ă lâens et plus tard. Jâai toujours regrettĂ© de nâavoir pas fait plus de musique et je reprends des cours ici Ă Budapest. » 41Emmanuel Pedler, quant Ă lui, a suivi un cursus dâapprentissage de la musique et du violon depuis lâenfance, qui sâest prolongĂ© plus tard par la pratique de la musique de chambre 42 Mon rapport privĂ© Ă la musique est Ă©troit depuis longtemps maintenant. Des Ă©tudes au cnr de Nice dâabord prix de violon, poursuivies, Ă la fin, en parallĂšle avec mes Ă©tudes de droit. Jâai eu la chance Ă ce moment dâavoir Paul Tortelier comme professeur de musique de chambre. Depuis jâai continuĂ© Ă pratiquer la musique de chambre â piano et violon et plus rĂ©cemment clavecin et violon. » 43Pour Antoine Hennion, lâapprentissage de la musique sâest fait Ă partir de lâadolescence, Ă lâĂ©cole, au sein dâune chorale de garçons. Ă la mĂȘme Ă©poque, il commence Ă prendre des leçons particuliĂšres de piano auprĂšs dâune professeure de la filiĂšre post-Cortot » qui Ă©tait excellente pour apprendre Ă aimer la musique ». Il poursuit ses Ă©tudes de piano jusque pendant ses annĂ©es de classes prĂ©paratoires puis dâĂ©tudiant Ă lâĂcole des Mines, mais un tel apprentissage â exigeant â devient de moins en moins tenable ». ParallĂšlement, il sâinscrit en musicologie Ă la Sorbonne oĂč il soutient une maĂźtrise 1978. Il apprend Ă©galement la clarinette durant quatre ou cinq ans avec un professeur de conservatoire hypertraditionnel » et joue beaucoup avec des amis. 44 Jâai fait plein de musiques avec des copains, des dĂ©chiffrages tout Bach instrumental Ă la clarinette basse ou presque !, des groupes dans la rue pour soutenir le comitĂ© Chili en jouant des mĂ©lodies sud-amĂ©ricaines Ă la clarinette, ⊠un groupe dâamateurs aux Mines, etc. » 45Enfin vient lâapprentissage du chant, plus tardif, auprĂšs de plusieurs enseignants successifs 46 [Je ne faisais] plus de chorale, mais jâai toujours chantĂ©, fort et fort mal, sans avoir encore un goĂ»t particulier pour lâopĂ©ra, donc sans penser Ă travailler la voix. Le chant, câest venu tard, vraiment tard, vers 45 ans, dâune copine qui mâa dit âmâenfin, tu chantes tout le temps, essaie de le faire pour de bonâ. ⊠Entre-temps, je mâĂ©tais mis Ă apprĂ©cier lâopĂ©ra, comme beaucoup avec lâĂąge, mais pas du tout Verdi-Wagner, au contraire, tous les autres, en particulier les Français du xixe siĂšcle, Ă mon sens bien trop dĂ©daignĂ©s. Et comme jâai une grosse voix de basse-baryton, je prends un plaisir Ă©norme Ă aller de Bach ou FaurĂ© ou Schumann Ă Verdi, pour le chanter, ou Bizet ou Massenet⊠» 47Emmanuel Pedler et Antoine Hennion continuent Ă pratiquer la musique mais juste en amateur, on fait quelques auditions ou concerts aux Mines en fin dâannĂ©e, rien de plus » explique ce dernier. Jean-Louis Fabiani est par ailleurs depuis onze ans prĂ©sident du conseil dâadministration de lâorchestre des jeunes de la MĂ©diterranĂ©e rĂ©unissant vingt et un pays. Quant Ă Pierre-Michel Menger, il est un fervent mĂ©lomane. 48Le goĂ»t prononcĂ© pour la musique est partagĂ© par les quatre sociologues. Il Ă©claire le choix de travailler sociologiquement sur celle-ci â de maniĂšre distincte pour chacun dâeux â goĂ»ts et rapport Ă la musique Ă©voluant au cours des annĂ©es de recherche. Pour Pierre-Michel Menger, la rencontre » avec la musique a fondĂ© une vĂ©ritable passion, dont le rĂ©cit est apparentĂ© Ă celui que font certains musiciens de la naissance dâune vocation » nĂ©e dâun coup de foudre » ou dâ une rencontre » prĂ©cisĂ©ment. 49 Mon rapport Ă la musique est celui dâune passion nĂ©e Ă 11 ans, fortuitement un ami de la famille dĂ©cĂ©dĂ© lĂšgue, pour moi, un bureau en chĂȘne que jâai toujours et cinq 33 tours de musique classique â Beethoven, Mozart, Wagner â et câest une Ă©tincelle qui se transforme en incendie dans mes neurones et ma sensibilitĂ©, et sâest transformĂ©e en goĂ»t profond uniquement par la mĂ©diation du disque, puis, Ă Paris, quand jây ai fait mes Ă©tudes, du concert et de lâopĂ©ra. ⊠Plusieurs camarades normaliens, surtout parmi les scientifiques, Ă©taient dâexcellents pianistes et jâadorais passer des nuits Ă les Ă©couter jouer en sous-sol, rue dâUlm. » 50Cette rencontre se double dâune curiositĂ© assez vive pour la musique moderne contemporaine, au moment mĂȘme oĂč [il] dĂ©couvr[e] la musique » 51 Je me souviens dâavoir Ă©tĂ© mĂ©dusĂ© par lâĂ©coute de la Musique pour cordes, percussion et cĂ©lesta de BartĂłk, dont un camarade de classe mâavait passĂ© le disque, puis dâavoir voulu Ă©couter en classe de musique la totalitĂ© du Concerto de Jolivet dont la professeur de musique avait prĂ©sentĂ© un extrait aux Ă©lĂšves, et encore dâavoir Ă©tĂ© troublĂ© par lâĂ©coute dâĆuvres de VarĂšse et Xenakis, qui passaient sur ce qui est devenu France-Musique ensuite. Tout ça dans ma province lorraine, Ă Forbach, oĂč pas une once de musique vivante nâĂ©tait Ă portĂ©e dâouĂŻe, jusquâĂ la fin des annĂ©es 1960. » 52Cela ne sera pas sans consĂ©quence sur son investissement dans des recherches sur la crĂ©ation contemporaine, puisque explique-t-il cela mâa dĂ©terminĂ© Ă choisir mon sujet de doctorat, mais pas au point de renoncer Ă la recherche pour apprendre lâĂ©criture et la composition, comme me lâa proposĂ© Maurice Ohana ». Pour Emmanuel Pedler le parcours est inverse. Il a commencĂ© Ă travailler sur lâopĂ©ra selon un choix qui a Ă©tĂ© plus directement pilotĂ© par des motifs intellectuels que par un goĂ»t pour [celui-ci] ». Il en va diffĂ©remment aujourdâhui 53 Le parcours musical de mes enfants ⊠mâa confrontĂ© Ă dâautres rĂ©pertoires et mâa introduit Ă la musique baroque vers laquelle je penche de plus en plus. Ma curiositĂ© pour la fin du xviie et le tout dĂ©but xviiie italien sâancre ainsi doublement intellectuellement pour explorer dans une perspective wĂ©bĂ©rienne des voies encore indĂ©frichĂ©es, musicalement pour saisir la posture et lâexpĂ©rience musicales des compositeurs et interprĂštes oubliĂ©s aujourdâhui comme Veracini, Carbonelli ou Mascitti. » 54De son cĂŽtĂ©, Antoine Hennion a travaillĂ© sur les variĂ©tĂ©s » lors de ses premiers travaux sociologiques et musicologiques mais, Ă©galement, moins par goĂ»t pour des musiques â dont il estimait alors quâelles Ă©taient situĂ©es en dehors du domaine de lâart â que par nĂ©cessitĂ© scientifique 55 A priori plus sensibles Ă la musique classique ou contemporaine et au jazz, tant par goĂ»t que par formation et intĂ©rĂȘts thĂ©oriques, nous avons sur le terrain opĂ©rĂ© un premier dĂ©placement, qui sâimposait le disque, câest avant tout les variĂ©tĂ©s. » 56Quant Ă Jean-Louis Fabiani, il se reconnaĂźt comme amateur de jazz » Fabiani, 2008 mais prĂ©cise par ailleurs 57 Je me suis toujours intĂ©ressĂ© Ă des objets pĂ©riphĂ©riques en musique jazz ou music-hall sur lequel je prĂ©pare un livre avec Jacques Cheyronnaud mais jâai des goĂ»ts personnels plus lĂ©gitimes. » 58Les goĂ»ts des quatre sociologues les portent surtout vers les musiques communĂ©ment classĂ©es comme savantes musiques an- cienne et baroque, musiques classique et romantique, opĂ©ra, musique contemporaine⊠Mais il peut comprendre des incursions vers dâautres rĂ©pertoires. Antoine Hennion aime Bach avant tout, Schumann, Rameau et la musique française de la fin du xixe et du dĂ©but du xxe siĂšcles, mais il a aimĂ© le rock des annĂ©es 1960 il regrette dâavoir vendu tous ses disques en 1968, le jazz Charlie Parker, Archie Shepp et la musique contemporaine. Surtout, le rapport personnel Ă la musique sâancre dans des pratiques intimement liĂ©es Ă lâactivitĂ© intellectuelle telle que lâĂ©coute de disques 59 Jâai une Ă©norme collection de disques, au fur et Ă mesure de mes strates de goĂ»ts en 33 tours puis cd pas encore trop Internet. Mais surtout, sauf pour des rĂ©dactions pointues, je travaille en Ă©coutant. Câest mon rapport no 1 Ă la musique aujourdâhui, mĂȘme avant le chant que jâadore, on sort de chaque leçon en possĂ©dant le monde, avec lâimpression dâavoir enfin tout compris et de repartir Ă zĂ©ro mais que tout sâouvreâŠ. En fait je suis un Ă©couteur de kilomĂštres et de kilomĂštres de musiques. » 60On le voit, le lien est fort et parfois indissociable entre une passion ou un goĂ»t pour la musique et la pratique scientifique. Le rapport qui sâest construit au fil des annĂ©es avec certaines musiques a eu, de diverses maniĂšres, une incidence rĂ©elle sur le choix des sujets de recherche ou la maniĂšre mĂȘme de faire de la sociologie. La question de la distance au sujet de recherche, de la neutralitĂ© scientifique » et de lâobjectivitĂ© y est mĂȘlĂ©e. Si cette question peut apparaĂźtre comme banale, elle nâen demeure pas moins abordĂ©e par chacun des sociologues comme un questionnement au fondement de leur positionnement et de leur dĂ©marche. Dans la prĂ©face » au Paradoxe du musicien, Raymonde Moulin donne comme clĂ© » de lâouvrage lâ admiration [de Pierre-Michel Menger] pour lâactivitĂ© de crĂ©ation » et explique 61 Je sais la fascination quâont exercĂ©e sur lui ses interlocuteurs et quel ascĂ©tique effort lui a demandĂ© la prise de distance que le sociologue sâimpose, par exigence de mĂ©thode, Ă lâĂ©gard du milieu observĂ©. » 62Partageant ce principe dâune distance » nĂ©cessaire avec son domaine de recherches lors de ses premiers travaux sur lâopĂ©ra, Emmanuel Pedler se montre aujourdâhui plus nuancĂ©. Il adopte ainsi une position bien diffĂ©rente vis-Ă -vis de ses goĂ»ts et intĂ©rĂȘts musicaux comme moteur » de comprĂ©hension scientifique, Ă propos de la musique italienne des xviie et xviiie siĂšcles. Il estime en outre que le rapport plus ou moins familier et complice Ă un rĂ©pertoire et/ou une forme musicale agit en consĂ©quence sur la teneur de lâanalyse 63 Jâavoue avoir toujours travaillĂ© sur lâopĂ©ra Italien et français du xixe avec une certaine distance. Jâai longtemps Ă©tĂ© persuadĂ© que cette distance Ă©tait salutaire. Est-ce vraiment le cas ? LâintĂ©rĂȘt portĂ© Ă la forme musicale quâon Ă©tudie est Ă©galement un bon moteur pour la comprendre de lâintĂ©rieur. Dâune certaine façon, expĂ©rimenter les deux postures â distance vis-Ă -vis de lâopĂ©ra du xixe et goĂ»t pour la musique italienne des xviie et xviiie siĂšcles â constitue un dispositif comparatif intĂ©ressant. Je note que dans lâun et lâautre cas, les styles des recherches que jâai dĂ©veloppĂ©es ont variĂ© significativement, sans doute parce que ces deux chantiers ont Ă©tĂ© engagĂ©s Ă des moments trĂšs diffĂ©rents du dĂ©roulement de carriĂšre, dans des contextes intellectuels qui ont bougĂ©, etc.. Dans tous les cas il serait impossible de permuter les deux terrains lâun Ă©loignĂ©, lâautre proche sans modifier significativement les cadres dâanalyse mobilisĂ©s. » 64Les thĂ©matiques des travaux dâAntoine Hennion recoupent ses goĂ»ts de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ainsi des amateurs et de la discomorphose, de Rameau et de ses thĂ©ories, de lâopĂ©ra français, du travail sur Bach. Mais ce rapport Ă la musique fonde finalement toute sa dĂ©marche sociologique et la nĂ©cessitĂ© de ne pas dissocier lâobjet et le goĂ»t pour lâobjet de lâĂ©tude. On lâa vu, pour lui, il nây a pas dâ objet » â lĂ , en dehors â duquel le/la sociologue devrait se dĂ©tacher pour mieux lâanalyser. Tout se joue dans des rapports dâattachement qui impliquent le/la chercheure. Antoine Hennion a dĂ©veloppĂ© Ă plusieurs reprises la nĂ©cessitĂ© de revenir sur la fausse Ă©vidence de lâinjonction de distance et de recul, confondue avec une objectivitĂ© critique » qui est aussi une critique de la sociologie critique, comme Ă propos de lâĂ©coute 65 LâĂ©coute est bien aussi un dĂ©fi Ă la sociologie que peux-tu dire de la musique, sans mettre en jeu ton propre amour de la musique, et dâabord, sans Ă©couter toi-mĂȘme ? Le mot Ă©coute est parfait, pour cela, il Ă©vite la dualitĂ© du rapport Ă lâobjet sây connaĂźtre ou non, lâaimer ou non, se âfaire avoirâ en y croyant ou montrer la croyance en lâobjet, pour rameuter une large palette dâaspects variĂ©s de lâactivitĂ© musicale lâattention dâun âjeâ, la prĂ©sence-rĂ©fĂ©rence Ă dâautres, les effets de la durĂ©e, de la rĂ©pĂ©tition, lâappareillage de lâoreille, les instruments de la production sonore, la rĂ©action corporelle et le dĂ©veloppement rĂ©flexif dâune sensibilitĂ©. » 66Outre le choix des thĂ©matiques de recherche et la question de la distance et/ou de lâimplication, lâincidence du rapport personnel Ă la musique sur la pratique sociologique sâinscrit ainsi dans la maniĂšre mĂȘme de concevoir la sociologie. Cette incidence peut se traduire encore autrement, ces Ă©lĂ©ments Ă©tant trĂšs liĂ©s, au travers des questions intellectuelles qui taraudent le/la chercheure mais aussi dans lâĂ©criture elle-mĂȘme comme le souligne Pierre-Michel Menger 67 Je crois bien avoir trouvĂ© dans la musique au moins deux obsessions le problĂšme de la temporalitĂ© et de son architecture logique et sensible, et lâobsession du phrasĂ©, dans lâĂ©criture quand je peux, en mettant lâaccent sur les points importants dâune formulation de problĂšme et dans lâexposĂ© oral. » 68Au travers des parcours intellectuels de ces quatre sociologues et de leurs prĂ©occupations de chercheurs, la question du rapport personnel Ă la musique se trouve posĂ©e sous de multiples facettes. Si la pratique musicale vocale ou instrumentale nâintervient pas directement comme contribution Ă lâenquĂȘte [15], Ă lâentrĂ©e sur un terrain et Ă son exploration comme membre participant dâun milieu professionnel par exemple â ainsi quâil a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© pour Howard S. Becker et comme de nombreux sociologues Ă sa suite en useront â, la curiositĂ© et les goĂ»ts musicaux constituent des aiguillons et des clefs dâentrĂ©e pour la recherche. La proximitĂ© avec des univers connus et apprĂ©ciĂ©s, voire pratiquĂ©s, se retrouve chez de nombreux chercheurs actuellement. En musique, sans doute davantage que pour les arts plastiques ou la littĂ©rature, pratiques artistique et scientifique se trouvent mĂȘlĂ©es et font en retour lâobjet dâun travail rĂ©flexif. Par ailleurs, le caractĂšre rĂ©putĂ© impĂ©nĂ©trable de la/des musiques pour qui nây est pas initiĂ© et le langage formel et esthĂ©tique mobilisĂ© impressionnent toujours. Ainsi, mĂȘme avertis et amateurs » du genre ou du style considĂ©rĂ©, certains chercheurs ne sâautorisent pas Ă Ă©voquer et Ă qualifier le matĂ©riau musical en propre, pas seulement par crainte dâempiĂ©ter sur le domaine de lâesthĂ©tique et de la musicologie. Une relation pratique et soutenue Ă la musique par le chant, une activitĂ© instrumentale ou de crĂ©ation musicale engendrerait-elle une dĂ©fĂ©rence moindre que lâĂ©coute de disques et/ou la frĂ©quentation des concerts ? Permettrait-elle une approche familiĂšre au plus prĂšs du matĂ©riau musical ? Et quâapporterait cette derniĂšre, en particulier pour apprĂ©hender â sociologiquement â les Ćuvres et les processus crĂ©ateurs ? Si de telles questions Ă©pistĂ©mologiques ne peuvent ĂȘtre ici tranchĂ©es, le positionnement thĂ©orique et empirique distinct de chacun des quatre auteurs considĂ©rĂ©s tĂ©moigne de leur â Ce que la musique fait Ă la sociologie [16]⊠et Ă la musicologie69Comme Bruno PĂ©quignot Ă propos de la sociologie des arts et de la culture 2000, 2009, on peut dire que la sociologie de la musique est dâabord » de la sociologie. Elle lui emprunte ses outils conceptuels et empiriques, ses thĂ©ories et ses mĂ©thodes, quâelle questionne Ă lâaune de la spĂ©cificitĂ© de son domaine de recherche. Elle partage nombre de prĂ©occupations avec dâautres domaines de la sociologie avec lesquels elle croise la rĂ©flexion le travail et les professions, pour ne citer quâun exemple. Par ailleurs, on peut tout aussi bien affirmer que la sociologie de la musique se trouve Ă la croisĂ©e de la sociologie et de la musicologie, ou plus radicalement quâelle fait partie de la musicologie, des musicologies » comme lâindique DaniĂšle Pistone, musicologue qui a toujours ĆuvrĂ© pour des Ă©changes entre musicologie et sociologie, en insistant sur la multiplicitĂ© des dĂ©marches approches historiques, analytiques elles-mĂȘmes nombreuses, mais Ă©galement Ă©conomiques, sociologiques, psychologiques, anthropologiques⊠Si le dialogue avec les sciences sociales et les sciences cognitives, notamment, nâest pas du goĂ»t de tous les musicologues notamment français, la nouvelle musicologie » anglophone le pratique depuis longtemps. 70Plus quâun amalgame entre deux disciplines, un mĂ©lange dangereux car porteur dâun risque de mĂ©connaissance des outils et des problĂ©matiques de part et dâautre, ce croisement disciplinaire â fĂ©cond nous semble-t-il â est gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ© selon un ancrage propre Ă chaque contribution. Chaque discipline apporte Ă lâautre, mais les objectifs de recherche demeurent distincts. Pour dresser une ligne de partage artificielle, du cĂŽtĂ© de la musicologie, le but Ă atteindre rĂ©side gĂ©nĂ©ralement dans la connaissance de la maniĂšre dont un matĂ©riau sonne », ce qui peut se traduire par la caractĂ©risation dâun style par exemple. Cela peut impliquer de comprendre comment et pourquoi il sonne comme ça », mais aussi â pour certains chercheurs â ce que ce comme ça » veut dire pour un groupe dâindividus Ă une Ă©poque donnĂ©e. Ă tout le moins, il sâagit de qualifier le musical et son organisation. Du cĂŽtĂ© de la sociologie, il importe souvent davantage de saisir les modalitĂ©s dâune pratique donnĂ©e qui est ou non concernĂ©, comment, dans quelles conditions et dans quel contexte, depuis quand Ă©ventuellement, mais aussi quel est le sens donnĂ© Ă cette pratique par les groupes dâindividus concernĂ©s. Toutes ces questions sont Ă rapporter â selon nous â au phĂ©nomĂšne musical, Ă la maniĂšre dont une musique sonne » et se dĂ©ploie ; et donc aux processus indissociablement musicaux et sociaux dâĂ©laboration, de qualification et dâappropriation du matĂ©riau sonore. Cela implique donc dâinterroger les enjeux sociaux, symboliques et esthĂ©tiques sous-jacents liĂ©s Ă un phĂ©nomĂšne musical en particulier. 71La sociologie de la musique interroge ainsi la musicologie, rejointe en cela par lâethnomusicologie, en soulignant lâinscription sociale et lâincarnation dans des corps des faits musicaux, au sein de pratiques concrĂštes de crĂ©ation, de diffusion et de rĂ©ception, aujourdâhui et dans le passĂ©, pour toutes les musiques. Bien loin dâĂȘtre un art pur », la sociologie rappelle combien la » musique est ouvragĂ©e par des humains. Cette discipline agirait-elle comme mauvaise conscience » de la musicologie en soulignant les aspects que dâaucuns avaient tendance Ă vouloir oublier au nom de la beautĂ© » formelle ? de lâart pour lâart ? Ătudiant les phĂ©nomĂšnes musicaux les plus extraordinaires et grandioses » comme les plus banals, des gĂ©nies » aux musiciens ordinaires », des chefs- dâĆuvre » aux musiques dâambiance, les sociologues peuvent dĂ©router en sâintĂ©ressant Ă ce qui ne sera pas examinĂ© ni conçu comme musique » par nombre de musicologues. Certains craindront une rĂ©duction » sur et par le social, une banalisation mais surtout lâĂ©viction de lâĂ©tude de la musique elle-mĂȘme ». Dâautres musicologues, au contraire, mobiliseront la sociologie ou lâethnologie comme Ă©tant indispensables pour saisir la construction mĂȘme du sonore, en particulier pour apprĂ©hender les dispositifs de crĂ©ation et les modalitĂ©s dâinterprĂ©tation ; ainsi du rĂŽle de la technologie et de ses acteurs, des effets de lâenregistrement en studio, des supports et des circuits de diffusion, pour les musiques dâaujourdâhui pas seulement populaires » qui conduisent Ă proposer de nouveaux outils analytiques. 72Quant Ă la sociologie, les quatre contributeurs de ce numĂ©ro montrent chacun Ă leur maniĂšre que partir de la musique opĂšre des mises en question efficientes de la sociologie de la culture, du travail et des professions, de la sociologie en gĂ©nĂ©ral⊠En travaillant sur la musique, Max Weber Ă©claire dâun jour nouveau sa thĂ©orie de la rationalisation Ă lâĆuvre en Occident explique Emmanuel Pedler. En outre, dans sa propre contribution Ă ce numĂ©ro, ce dernier montre que les Ă©crits sur la musique de Georg Simmel, mais aussi Alfred SchĂŒtz et Maurice Halbwachs, peuvent insuffler de nouveaux dĂ©veloppements Ă la sociologie de la culture qui peine Ă se renouveler ». Dâailleurs, les travaux quâil a lui-mĂȘme menĂ©s sur lâĂ©coute, les goĂ»ts musicaux et le concert relativisent et nuancent la thĂ©orie de la lĂ©gitimitĂ© culturelle, on lâa vu. En montrant lâimportance des compĂ©tences musicales et les degrĂ©s dâ entendement musical », il complexifie et enrichit dâautant lâanalyse de lâancrage social des pratiques culturelles. 73Cette critique de la thĂ©orie de la lĂ©gitimitĂ© culturelle, Jean-Louis Fabiani la mĂšne Ă©galement Ă partir de la musique ; invalidant la notion dâ art moyen », le jazz mais aussi le music-hall apparaissent comme des territoires propices pour la repenser. Plus gĂ©nĂ©ralement, la musique reprĂ©sente selon Jean-Louis Fabiani un objet frontiĂšre », un objet qui rĂ©siste, qui nous oblige Ă le contourner et Ă reconnaĂźtre nos limites », sans dissoudre notre identitĂ© de sociologue » [17]. Cette conception le conduit Ă aller Ă lâencontre dâune visĂ©e impĂ©riale qui voudrait le dĂ©shabiller jusquâĂ la moelle dans un dĂ©passement dialectique entre lâinterne et lâexterne », mettant ainsi en garde la sociologie des Ćuvres. 74Lâangle dâapproche de Pierre-Michel Menger diffĂšre sensiblement. Lâanalyse des professions artistiques lui permet de voir lâĂ©mergence dâune nouvelle figure du travailleur, exerçant son activitĂ© au fil de projets, par contrat, oĂč sâarticulent prĂ©caritĂ© et engagement, incertitude et motivation, en raison de bĂ©nĂ©fices escomptĂ©s dans lâavenir. Dans ce cadre, la musique constitue un terrain privilĂ©giĂ© dâanalyse, balançant entre savant et populaire, et offrant une multiplicitĂ© de cas intermĂ©diaires oĂč se font jour tous les degrĂ©s dâincertitude et toutes les formes dâappariements [18]. 75En des termes assez proches de ceux de Roger Bastide dans Art et sociĂ©tĂ©, Antoine Hennion Ă©crivait quant Ă lui en 1981 Ă propos du disque 76 Dans lâhistoire des variĂ©tĂ©s se dessine en creux lâhistoire de ceux qui nâont pas la parole, comme dans la musique se rĂ©fugie ce que refoule le pouvoir des mots. Ce plus-de-sens suggĂšre en dĂ©finitive que nous renversions notre dĂ©marche ce nâest pas tant Ă la sociologie, aux rapports sociaux tels quâon les connaĂźt, de venir expliquer le sens ou le non-sens de la musique, câest plutĂŽt Ă la musique de nous rĂ©vĂ©ler un social inconnu. » 77Plus radical, il affirme plus tard la musique est une sociologie » Hennion, 1993, 365, indiquant par lĂ combien le caractĂšre âinsaisissableâ de cet art, cette forme culturelle entre science et pratique, pensĂ©e et sensation, oblige Ă considĂ©rer autrement lâ objet » de lâinvestigation scientifique. La question de la mĂ©diation vient de la musique, de la rĂ©flexion quâelle suscite il nâexiste pas de musique en soi et pour soi, mais toujours dans une relation mobilisant lâobservateur, dâautant quâelle a toujours besoin de se faire rĂ©entendre pour exister. Dans le pragmatisme sociologique tel quâil le prĂŽne, les objets nous agissent et la musique modĂšle la rĂ©flexion. 78Pratique du quotidien dans ses formes les plus banalisĂ©es sans pĂ©joration et mĂ©diatisĂ©es, pratique de sociabilitĂ© reposant sur un rĂ©seau dâinstitutions pĂ©rennes Ă©coles de musique et conservatoires, opĂ©ras, orchestres, etc. sans commune mesure avec celles des autres arts, domaine dâactivitĂ© oĂč sâobservent des mutations sociales et Ă©conomiques dâenvergure, la musique apparaĂźt enfin comme un mĂ©dium dotĂ© dâune puissance onirique et dâun pouvoir symbolique remarquables dans notre sociĂ©tĂ©. Objet dâidentification au sein des jeunes gĂ©nĂ©rations, investie de promesses dâĂ©mancipation sociale, aurĂ©olĂ©e de prestige, autant dâexemples effleurĂ©s qui Ă©voquent la force des reprĂ©sentations et le pouvoir souvent attachĂ© Ă la/aux musiques. La sociologie des musiques, les sociologies de la musique constituent un champ dâinvestigation heuristique et dynamique. Notes [1] Et sans mĂȘme discuter les propos de V. JankĂ©lĂ©vitch. [2] Lâarticle se consacre par consĂ©quent Ă la France, sans exhaustivitĂ©. La mise en perspective des travaux des contributeurs reste Ă englober dans une perspective internationale plus vaste, au regard de ceux parus en Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, aux Ătats-Unis avec la figure primordiale et trĂšs prĂ©sente en France dâHoward S. Becker. Le colloque international sur 25 ans de sociologie de la musique en France » qui sâest tenu en novembre 2008 Ă la Sorbonne et celui sur la sociologie de la musique qui sâest tenu en juillet 2009 Ă Lisbonne en tĂ©moignent Ă©galement. [3] Pas seulement pour les musiques dites savantes, le langage tonal Ă©tant au fondement des musiques populaires modernes ». Lâarticle dâAntoine Hennion dans ce numĂ©ro dĂ©veloppe prĂ©cisĂ©ment la question de la tonalitĂ© » en rapport Ă la langue et Ă lâarticulation nature/culture. [4] Une immatĂ©rialitĂ© relative au regard de lâexistence des ondes sonores. [5] Ce qui fait le mystĂšre » de la musique tel que pointĂ© par Claude LĂ©vi-Strauss, câest quâun art aussi technique et formel, hautement codifiĂ© et contraignant, puisse toucher si profondĂ©ment lâaffectivitĂ© individuelle selon des modalitĂ©s si variables, rĂ©sistant souvent Ă la formulation. » Donin, Campos, Keck, 2006, 3 [6] Dans cet ouvrage, elle revisite les thĂ©ories du xixe et du xxe siĂšcles pour montrer les manques dans la construction dâune vĂ©ritable » approche sociologique des faits musicaux, qui dĂ©passerait lâapproche positiviste pour saisir le sensible ». [7] PlutĂŽt que faire de la musique » comme Ă©voquĂ© notamment par Denis Laborde Ă paraĂźtre. [8] Une sociologie de la musique oĂč la musique signifie plus que les cigarettes ou le savon dans des enquĂȘtes de marchĂ© ne rĂ©clame pas uniquement une conscience de la sociĂ©tĂ© et de sa structure, pas uniquement non plus la seule connaissance des phĂ©nomĂšnes musicaux Ă but dâinformation, mais la pleine comprĂ©hension de la musique dans toutes ses implications. » Adorno, 1994, 6. [9] Les trois confĂ©rences tenues par des auteurs ne relevant pas directement de la sociologie sont nĂ©anmoins publiĂ©s par la Revue Française de Sociologie Colloque sur la musique, 1962 deux textes sont ethnomusicologiques, AndrĂ© Schaeffner sur Musique et structures sociales SociĂ©tĂ©s dâAfrique Noire » 388-395 et Marina Scriabine sur La musique et la Chine ancienne » 398-406, un troisiĂšme Ă©manant dâun critique musical, Boris de Schoelzer, sâinterroge sur la maniĂšre dont nous Ă©coutons aujourdâhui la musique du passĂ© La musique ancienne et nous » 395-398. [10] OrganisĂ© conjointement par Jacques Chailley directeur de lâInstitut de Musicologie et plusieurs ministĂšres, cette rencontre de cinq jours ne laisse pas trace dâune rĂ©flexion que lâon dirait aujourdâhui sociologique » Paris, Semaines musicales internationales de Paris, 1962. [11] Il faudrait citer bien dâautres publications en dehors de la France, et exceptionnellement rapidement traduites comme Ălias, 1991, mais le croisement avec les recherches menĂ©es Ă lâĂ©tranger nâest pas toujours rĂ©alisĂ© et les comparaisons internationales manquent. En outre, une interrogation de la base web of science » montre que de nombreux travaux en langue française nây sont pas recensĂ©s. Y apparaissent cependant les articles de la revue Poetics, lâInternational Review of Aesthetics and Sociology of Music ou la Revue de synthĂšse ayant une entrĂ©e sociologie de la musique ». [12] La musicologie française a mis plus de temps Ă se pencher sur lâanalyse de la chanson et des musiques populaires modernes » malgrĂ© les travaux pionniers de Jean-RĂ©my Julien nomment. [13] Le rapprochement de leurs dates de naissance respectives, prĂ©cisĂ©es au fil de la prĂ©sentation des auteurs, ainsi que des donnĂ©es biographiques rarement abordĂ©es permettent de situer ces derniers les uns par rapport aux autres. [14] Les propos qui suivent proviennent dâĂ©changes par courriel de lâauteure en juin et juillet 2009 avec chacun des sociologues, que nous remercions chaleureusement de sâĂȘtre prĂȘtĂ©s Ă notre jeu de questions. [15] Encore que, Ă propos de lâĂ©coute, chacun soit bien un amateur » actif. [16] Pour paraphraser Heinich, 1998. [17] Expliquait-il lors du colloque 25 ans de sociologie de musique en France. Ancrages thĂ©oriques et rayonnement international », Sorbonne, 6-8 novembre 2009. [18] Comme il lâĂ©voquait Ă©galement lors du mĂȘme colloque. RĂFĂRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Colloque sur la musique », 1962, Revue Française de Sociologie, vol. III, no 4, 1994 [1962], Introduction Ă la sociologie de la musique, MĂ©signy/GenĂšve, J., 1977, Bruits. Essai dâĂ©conomie politique de la musique, Paris, P., Willener A., 1973, Musique et vie quotidienne. Essai de sociologie dâune nouvelle culture, Paris, 1985 [1963], Outsiders. Ătudes de sociologie de la dĂ©viance, Paris, MĂ©tailiĂ©.â Les Mondes de lâart, 1988 [1982], Paris, M., 1951, Sociologie de la musique, Paris, 1980, On Becoming a Rock Musician, Amherst, University of Massachusetts ligneBernard Y., 1964, La chanson, phĂ©nomĂšne social », Revue Française de Sociologie, vol. 5, no 2, J., 1980, Le Sens musical, Paris, P., 1984, Lâorigine et lâĂ©volution des espĂšces de mĂ©lomanes », Questions de sociologie, Paris, Minuit, B., 1977, Les Changements de la vie musicale parisienne sous le rĂšgne de Louis XVI et sous la RĂ©volution 1774 Ă 1799, ThĂšse de 3e cycle, UniversitĂ© Paris-V.â 1980, Les Changements de la vie musicale parisienne de 1774 Ă 1799, Paris, puf.â 2005, Musique », in Borlandi M., Boudon R., Cherkaoui M., Valade B. dir., Dictionnaire de la pensĂ©e sociologique, Paris, puf, 1981, Chanson et sociĂ©tĂ©, Paris, R., Donin N., Keck F. dir., 2006, Musique et sciences humaines rendez-vous manquĂ©s ? », Revue dâHistoire des Sciences Humaines, no E., 2004, La Fabrication des musiques particularistes une sociologie de la diffĂ©rence chanter la langue dâOc en Provence Ă la fin du xxe siĂšcle, thĂšse de doctorat, ligneConstant-Martin D., 2006, Le myosotis, et puis la rose⊠Pour une sociologie des âmusiques de masseâ », LâHomme, no 177-178, N., 2006 [1998], Musique. Une trĂšs brĂšve introduction, Paris, P., 1998, Entre tertiarisation et marginalisation subventionnĂ©e les musiciens de jazz français Ă lâheure de la rĂ©habilitation culturelle, thĂšse de doctorat, S., 2005, La Globalisation des formes culturelles le jazz et le rock Ă Calcutta, thĂšse de doctorat, N., 1991, Mozart. Sociologie dâun gĂ©nie, Paris, F., 1979, Espaces sociaux. Espaces musicaux, Paris, 1988, Les Philosophes de la RĂ©publique, Paris, Minuit.â 1999 [1986], CarriĂšres improvisĂ©es thĂ©ories et pratiques de la musique de jazz en France », in Moulin R. dir., Sociologie de lâart, Paris, LâHarmattan, 231-246.â 2006, Pourquoi certains intellectuels ont-ils tant aimĂ© le music-hall ? », in Fagot S., Uzel P. dir., Ănonciation artistique et socialitĂ©, Paris, LâHarmattan, 183-193.â 2008, Le jazz a-t-il Ă©tĂ© un jour un art moyen ? », in Gaudez F. dir., Les Arts moyens, Paris, Lâ ligneFaulkner R., Becker H. S., 2009, Do You KnowâŠ? The Jazz Repertoire in Action, Chicago and London, The University of Chicago Hennion A., 2000, La Grandeur de Bach. Lâamour de la musique en France au xixe siĂšcle, Paris, P., 2000, Le Renouveau de la musique ancienne dynamique socio-Ă©conomique dâune innovation esthĂ©tique, thĂšse de doctorat, S., 1978, The Sociology of Rock, London, 1986, Les Adolescents et la Musique, Issy-les-Moulineaux, eap.â 1993, De la musique en sociologie, Issy-les-Moulineaux, eap, 1re M., 1950 [1939], La mĂ©moire collective chez les musiciens », in La MĂ©moire collective, Paris, puf, N., 1998, Ce que lâart fait Ă la sociologie, Paris, A., 1975, La production musicale les politiques des firmes discographiques », csi-cordes.â 1978, Les VariĂ©tĂ©s analyse dâun mode de production musical, maĂźtrise, UniversitĂ© Paris-Sorbonne-Paris-IV.â 1981, Les Professionnels du disque. Une sociologie des variĂ©tĂ©s, Paris, MĂ©tailiĂ©.â 1984, La sociologie de la musique structures et analyses locales » SeptiĂšme section. Sociologie de lâart », LâAnnĂ©e sociologique, no 34, 379-390.â 1999 [1986], La musique est une sociologie points de mĂ©thode, Ă propos des thĂ©ories musicales de Rameau », in Moulin R. dir., Sociologie de lâart, Paris, LâHarmattan, 347-356.â 1993, La Passion musicale. Une sociologie de la mĂ©diation, Paris, MĂ©tailiĂ©, 1re Ă©d.â 2004, Une sociologie des attachements. Dâune sociologie de la culture Ă une pragmatique de lâamateur », SociĂ©tĂ©s, no 85, A., Maisonneuve S., Gomart E., 2000, Figures de lâamateur, Paris, La Documentation A, Martinat F., Vignolle 1981, EnquĂȘte sur les Ă©lĂšves et anciens Ă©lĂšves des Ă©coles de musique contrĂŽlĂ©es par lâĂtat », csi- ministĂšre de la A., Vignolle 1978, LâĂconomie du disque en France, Paris, MinistĂšre de la Culture â La Documentation M., 1981, Les Ăcritures du temps, Paris, V., 1983 [1961], La Musique et lâIneffable, Paris, M., 2003, Figures actuelles du musicien sociologie des cultures musicales et professionnelles du rap et des musiques Ă©lectroniques, thĂšse de doctorat, 1990, FlorilĂšge de la chanson française, Paris, D., Ă paraĂźtre, LâEthnomusicologie sert-elle encore Ă quelque chose ? », in Brandl E., PrĂ©vost-Thomas C., Ravet H. dir., 25 ans de sociologie de la musique en France, Paris, Lâ C., 1921, LâArt et la Vie sociale, Paris, L., 1930 [1927], La SensibilitĂ© musicale, ses Ă©lĂ©ments, sa formation, Paris, FĂ©lix 1977, La crĂ©ation contemporaine et le marchĂ© de la musique », Ăducation et culture. Revue du Conseil de lâEurope, no 32, 33-38.â 1979, La Condition du compositeur et le marchĂ© de la musique contemporaine en France, Paris, La Documentation française.â 1980, The Serious Contemporary Music Market, The Condition of the Composer and Aid for Composers in Europe, Strasbourg, Ăditions du Conseil de lâEurope.â 1983, Le Paradoxe du musicien. Le compositeur, le mĂ©lomane et lâĂtat dans la sociĂ©tĂ© contemporaine, Paris, Flammarion, 1re Ă©d.â 1986, Lâoreille spĂ©culative. Consommation et perception de la musique contemporaine », Revue Française de Sociologie, XXVII, 445-479.â 1989, Les Laboratoires de la crĂ©ation musicale, Paris, La Documentation Française.â 1994, La sociologie de lâart et la sociologie de la culture », Culture et recherche ministĂšre de la Culture, no 49, 8-9.â 1999 [1986], Lâart, objet de science la recherche musicale savante contemporaine », in Moulin R. dir., Sociologie de lâart, Paris, LâHarmattan, 247-260.â 2002, Le gĂ©nie et sa sociologie. Controverses interprĂ©tatives sur le cas Beethoven », Annales. Histoire, Sciences sociales, 4, 967-999.â 2009, Le travail crĂ©ateur. Sâaccomplir dans lâincertitude, Paris, Hautes Ătudes, Gallimard, P., 1996, La Production sociale du rock, thĂšse de doctorat, R., 1983, PrĂ©face », in Menger Le Paradoxe du musicien. Le compositeur, le mĂ©lomane et lâĂtat dans la sociĂ©tĂ© contemporaine, Paris, Flammarion, 5-6.â 1988, Les marchĂ©s et les professions de lâart », in Mendras H., Verret M., Les Champs de la sociologie française, Paris, Armand Colin, 185-193.â 1999 [1986] dir., Sociologie de lâart, Paris, Lâ F., 1966, Une sociologie du jazz, Paris, F., 1999 [1986], LâOpĂ©ra de Paris ou les ambiguĂŻtĂ©s de lâenjeu culturel », in Moulin R. dir., Sociologie de lâart, Paris, LâHarmattan, A., 2003, La Politique incarnĂ©e du rap socioanthropologie de la communication et de lâappropriation chansonniĂšres, thĂšse de doctorat, E., 1994, LâĂ©coute musicale questions sociologiques », in Pistone D., Mialaret dir., Analyse musicale et perception, Paris, Observatoire Musical Français, ConfĂ©rences et sĂ©minaires, 39-48.â 1996, Enjeux et modernitĂ© du panthĂ©on lyrique une sociologie historique de lâOpĂ©ra. Habilitation Ă diriger des recherches, Paris Descartes, Ă paraĂźtre sous le titre Sociologie de lâopĂ©ra, Marseille, ParenthĂšses.â 2003, Entendre lâopĂ©ra, Paris, LâHarmattan.â 2004, Entendement musical et malentendu culturel le concert comme lieu de confrontation symbolique », Sociologie et sociĂ©tĂ©s, vol. XXXVI, no 1, 127-144.â 2006, La sociologie de la musique de Max Weber et ses relectures rĂ©centes », in Le QuĂ©au, P. dir., 20 ans de sociologie de lâart bilan et perspectives, Paris, LâHarmattan, 89-108.â 2008, Un livre placĂ© sous le signe du malentendu », Revue de synthĂšse, no 2, B., 2000, La sociologie de lâart et de la culture », in Berthelot La Sociologie française contemporaine, Paris, puf, 251-263.â 2009, Sociologie des arts, Paris, Armand 2009, Production dâun discours. Invention dâun public. Le cas dâun groupe de Heavy Metal de lâEast End de Londres de 1976 Ă nos jours, thĂšse de doctorat, UniversitĂ© Sorbonne Nouvelle-Paris-III. En lignePrĂ©vost-Thomas C., 2002, Les temporalitĂ©s de la chanson francophone contemporaine », Cahiers internationaux de sociologie, vol. 2, no 113, H., 2007, Un regard musico-sociologique observer la mise en place dâune interprĂ©tation musicale », in Le QuĂ©au P. dir., 20 ans de sociologie de lâart bilan et perspectives, Paris, LâHarmattan, O., 2007, Les Ăchelles du plaisir formes dâexpĂ©rience et dispositifs dâapprĂ©ciation du jazz une enquĂȘte sur les transformations de la culture lettrĂ©e en France au vingtiĂšme siĂšcle, thĂšse de doctorat, B., 2000, Le Rap, Ă Marseille, thĂšse de doctorat, A., 2007 [1951], Faire de la musique ensemble. Une Ă©tude des rapports sociaux », Ăcrits sur la musique. 1924-1956, Ăditions mf, 1987, LâĂtat acide. Analyse psychosociale des minoritĂ©s rock, ThĂšse de doctorat, UniversitĂ© Paris-X-Nanterre, publiĂ©e sous le titre Vocations rock. LâĂ©tat acide et lâesprit des minoritĂ©s rock, Paris, Klincksieck, J., 1999 [1986], Les exigences dâune sociologie des Ćuvres musicales le cas des musiques âclassiquesâ et âpopulairesâ », in Moulin R. dir., Sociologie de lâart, Paris, LâHarmattan, J., Virden P., Vulliamy G., Wishart T., 1977, Whose Music? A Sociology of Musical Languages Londres, Latimer et New Brunswick, Transaction A., 1955, Introduction Ă une sociologie de la musique, Paris, puf.â 1968, Les principes de la sociologie de la musique, GenĂšve, I., 1971, Musique et sociĂ©tĂ©. Perspectives pour une sociologie de la musique, Zagreb, Institut de M., 1998 [1921], Sociologie de la musique. Les Fondements sociaux et rationnels de la musique, Paris, MĂ©tailiĂ©.
18 fĂ©vrier 2014 Selon les rĂ©sultats d'un sondage, la musique forte donne de la joie et de l'Ă©nergie aux jeunes. Des chercheurs danois ont Ă©tudiĂ© les raisons qui poussent les jeunes Ă Ă©couter de la musique forte. L'enquĂȘte effectuĂ©e par des chercheurs a identifiĂ© les raisons qui poussent les jeunes Ă Ă©couter de la musique forte. Parmi ceux-ci, les 10 % qui Ă©coutaient de la musique le plus et Ă des volumes sonores les plus Ă©levĂ©s, ont Ă©tĂ© identifiĂ©s comme groupe Ă risque. Les trois raisons les plus populaires Ă©taient les suivantes Je profite de la musique mieux quand elle est forte », je peux mieux me lĂącher dans la musique forte » et je fais le plein d'Ă©nergie en Ă©coutant de la musique forte ». Les rĂ©pondants ont indiquĂ© que l'information sur les risques de perte d'acuitĂ© auditive potentiels suie Ă l'utilisation d'un Mp3 a Ă©tĂ© reçue par la tĂ©lĂ©vision, les publicitĂ©s ou des infirmiĂšres et mĂ©decins. Ăcoutez la dĂ©ficience auditive Ăcoutez la dĂ©ficience auditive Le groupe de risque L'Ă©tude a analysĂ© les habitudes et les attitudes Ă l'Ă©gard des MP3 sur plus de adolescents danois. L'Ă©tude a Ă©tĂ© basĂ©e sur un questionnaire, dans lequel les adolescents ont rĂ©pondu Ă des questions sur l'exposition au bruit, le comportement d'Ă©coute, les gains possibles de l'Ă©coute de la musique et leurs effets ainsi que les et mĂ©dias prĂ©fĂ©rĂ©s pour la rĂ©ception des informations prophylactique. L'enquĂȘte a identifiĂ© un groupe de risque d'environ 10 % des rĂ©pondants, qui ont Ă©coutent de la musique pendant de plus longues pĂ©riodes et Ă des volumes plus Ă©levĂ©s. Plusieurs enquĂȘtes ont montrĂ© que l'Ă©coute prolongĂ©e de lecteur MP3 et Ă un volume trop Ă©levĂ© peut endommager votre audition et entraĂźner des acouphĂšnes et / ou la perte auditive. Source Paper- Attitudes, les rĂ©compenses et les habitudes d'Ă©coute des jeunes Danois par Morin Reiness , Carsten Daugaard et Per Nielsen Lire Recevez nos nouvelles sur la dĂ©ficience auditive Si vous souhaitez recevoir des nouvelles de notre part sur la dĂ©ficience auditive et d'autres problĂšmes liĂ©s Ă l'audition, veuillez-vous abonner Ă notre newsletter.
ecouter de la musique pendant le jeune